L'exposé du candidat
Madame/Messieurs, bonjour. Stéphane Morel. Je suis actuellement responsable d’une association œuvrant en faveur de l’insertion des jeunes et j’ai décidé de m’en- gager dans un projet de réorientation professionnelle.
Titulaire d’un bac littéraire, après plusieurs années de recherche d’emploi, j’ai bénéficié en 2002 du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle grâce à un contrat emploi jeune. J’ai été recruté par une commune moyenne, pour cinq ans, en qualité de médiateur social. Le directeur de ce service gérait une équipe de 17 recrues. Il s’agissait alors d’un métier nouveau. Je n’avais aucune formation pour cette fonction mais une vraie motivation à participer, concrètement, à la mise en œuvre, au niveau local, d’une certaine paix sociale.
La violence urbaine était présente dans plusieurs quartiers de cette ville. Le projet de la commune était ambitieux et visait à sécuriser l’espace public en favorisant le dialogue et non la répression. Toutefois, nos missions restaient relativement floues. Nous devions faire face à des situations diverses et avoir une bonne maîtrise de soi. Désamorcer un conflit, rendre visite aux familles, signaler les faits, organiser des actions d’animation : nous disposions d’un large pouvoir d’initiative, d’autonomie et de responsabilité.
Nos horaires n’étaient pas comptés et les tâches s’accumulaient. Sur le terrain, les difficultés étaient réelles pour trouver notre place entre les animateurs, éducateurs, policiers municipaux et nationaux. Notre situation était ambiguë car nous n’étions pas reconnus professionnellement. De plus, l’accès aux formations nous était fermé.
Sur le plan personnel et humain, cela a été une expérience très formatrice. Elle m’a conduit à entreprendre des études universitaires en sociologie. Parallèlement, j’étais bénévole dans une association locale, loi 1901, en faveur de l’insertion des jeunes de 18 à 25 ans. Ma mission était ciblée sur l’élaboration et la réalisation d’actions de valorisation de la citoyenneté. Avec de faibles moyens mais de l’imagination et une volonté d’agir partagée, nous avons mis sur pieds, compte-tenu des souhaits des jeunes, une « opération propreté » dans un quartier de la ville. Nettoyage des espaces collectifs, élaboration de peintures murales... L’objectif était aussi de pérenniser leur travail et ils l’ont bien compris !
Après la licence de sociologie, j’ai obtenu en 2010 le poste de responsable de cette association. Mon travail s’est orienté davantage vers des fonctions de gestion administrative, financière et comptable. L’association dispose d’un salarié et de trois bénévoles. La gestion de l’association implique notamment rigueur, veille juridique, démarches pour l’obtention de subventions, suivi et évaluation des actions menées. À ce poste de responsable, j’assure en outre la fonction d’accueillir et de mener les entretiens avec les jeunes souhaitant bénéficier de nos services. Ces jeunes étant souvent en situation de rupture, il importe de bien cerner leurs besoins, leurs attentes et de les accompagner vers un parcours approprié et valorisant.
Aujourd’hui, j’ai décidé de poursuivre cette démarche mais en m’orientant vers une structure plus institutionnelle. L’objectif est de disposer d’un plus large panel d’actions à élaborer pour les jeunes en difficulté d’insertion. Le métier de référent insertion socioprofessionnelle et professionnelle m’ouvre des perspectives intéressantes. Il présente l’intérêt majeur de travailler en équipe pluridisciplinaire et en réseau. Je souhaite axer mon travail sur le développement de l’économie sociale et solidaire. De plus en plus de communes, d’intercommunalités, de régions s’orientent dans cette direction et c’est particulièrement stimulant.
Je vous remercie.
L'avis du jury
Cet exposé, réalisé de manière posée, dure un peu plus de 4 minutes. Le temps de 5 minutes n’est pas totalement utilisé. Dès lors qu’il reste dans la fourchette de 4 à 5 minutes, en principe, le jury valide. Cependant, en n’utilisant pas pleinement les 5 minutes, vous donnez au jury un temps de questionnement plus important, pensez-y.
L’exposé répond aux attentes du jury : informer sur sa formation et son projet professionnel. Le profit du candidat est intéressant. Il a saisi les différentes opportunités et son exposé traduit un engagement certain dans une démarche collective. De plus, l’utilisation du pronom personnel « nous » marque un esprit d’équipe et le candidat a le sens de l’autre. Ce sont des qualités professionnelles appréciables.
À l’issue de l’exposé, le jury peut poser différentes questions :
- « À votre avis, était-ce une bonne démarche de faire des médiateurs sociaux, des "grands frères" ? »
- « Que pensez-vous du réseau des écoles de la 2e chance ? »
- « Que pensez-vous du développement des missions intercommunales pour l’insertion des jeunes, les MIIJ ? » « Vous pouvez nous parler de la loi portant reconnaissance et développement de l’économie sociale et solidaire (dite loi ESS) ? » « Et vos études de sociologie, quel intérêt finalement ? »
- «Votre parcours traduit une posture de prise d’initiatives, d’autonomie ; pensez-vous que le grade de rédacteur vous convienne réellement ? »
- « Que connaissez-vous en fait des collectivités territoriales ? »
Ne soyez pas heurté par la formulation de certaines questions. Parfois, le style du jury est maladroit mais jamais il n’a de « mauvaises intentions ». Il vous appartient de n’entendre que du positif, de la curiosité du jury, c’est tout, sans plus !
Important : Cet exposé ne vaut que pour notre candidat fictif, Monsieur Stéphane Morel. À chacun son parcours, à vous de valoriser le vôtre !