Les locaux de l’école sont des éléments de confort et d’hygiène pour accueillir des enfants de maternelle : ils concourent à l’impression de sécurité indispensable pour apprendre à devenir écolier. Comme dans tout établissement public, la promiscuité des humains entraîne des risques d’épidémie et demande des mesures de nettoyage professionnel.
Les règles d’entretien
Les principes de base
Dans une collectivité, les salissures sont multiples. Elles sont dues aux diverses activités et à l’ensemble de la population qui circule dans les locaux : enfants, professionnels, parents, visiteurs...
Important :
La compétence que le jury recherche chez le professionnel appelé à faire du nettoyage de collectivité est la maîtrise de ce qu’il fait. Si le jury vous demande quel produit vous utilisez pour faire l’entretien de la classe, il n’est pas possible de lui répondre que vous utilisez le produit « bleu ». Un professionnel utilise le bon matériel et le bon produit. L’entretien de collectivité se fait tous les jours sur de grandes surfaces. Il doit être le plus performant possible tant sur le plan du résultat, de la vitesse d’exécution, que de la prévention contre les troubles musculo-squelettiques.
À l’école, nettoyer signifie :
- enlever ce qui est visible : poussières, cheveux, urines, selles, aliments, graisses, tartre, boue, sables... ;
- supprimer ce qui est invisible (mais vivant) : les micro-organismes, les parasites, les insectes.
Les sources de contamination
Les sources principales de contamination sont :
- les mains, le matériel touché par les mains (poignées de portes, rampes d’escaliers, robinets de lavabos, jouets...) ;
- la vaisselle utilisée à table ;
- l’air : de nombreuses particules circulent dans l’atmosphère par les mouvements effectués continuellement par les individus, la circulation des fournitures, les courants d’air... Ces particules sont d’infimes parties : de la dégradation des matériaux (revêtements) qui sont dans les locaux ; de végétaux décomposés dans la nature ; des vêtements portés par le public ; des gaz industriels ou automobiles ; de salive... Elles évoluent par millions dans l’air et transportent avec elles des germes.
Exemple :
Un virus dans l’air peut rapidement contaminer tous les individus qui le respirent et provoquer une épidémie générale de rhume.
Plus il y a de « turbulences » dans l’air (déplacements), plus les particules bougent et véhiculent des germes. Sans mouvement dans une pièce, les germes finissent par sédimenter spontanément en 4 à 5 heures sur les surfaces horizontales. Les plafonds et les murs ne renferment pas beaucoup de bactéries (sauf s’ils sont dégradés) : 95 % des germes vivent sur les surfaces horizontales : tables, sols...
La survie des germes dans l’air dépend notamment du degré d’humidité de l’atmosphère. Les germes aériens périssent en 2 heures pour la plupart dans une atmosphère sèche. Ils survivent plus longtemps si l’air est humide (sanitaires).
On observe que, 2 heures après le nettoyage, le nombre de germes présents sur le sol est reconstitué. Pour autant, le plan de nettoyage ne doit pas indiquer qu’il faut laver toutes les 2 heures.
Les pratiques qui en découlent
Les différentes phases
L’école est avant tout une collectivité de bien-portants, même si les épidémies existent. Le niveau de nettoyage n’est pas celui d’un hôpital. L’entretien d’une école consiste naturellement :
- à éliminer la poussière et les saletés chargées de germes indésirables pour éviter leur dissémination par contact ;
- à désinfecter les surfaces à risque : tables, poignées, sanitaires... ;
- à éviter de déplacer les poussières dans l’air.
Les germes se déplacent partout en l’absence de sas et de dispositifs empêchant le transport de particules. Aucun local n’est épargné : lorsque plusieurs dizaines d’enfants ont parlé et évolué dans une salle, ils laissent la pièce chargée de particules (de salive infectée notamment) qui s’infiltrent partout.
Le plus important dans cet entretien est de nettoyer. Le lavage permet une réduction de 80 % des germes par frottement et élimination au rinçage. La désinfection se fait avec un principe actif ajouté qui détruit les parois des bactéries, les tue et permet une réduction supplémentaire de 95 à 99 %, pratiquée dans de bonnes conditions de dosage, avec une eau à la température adéquate.
La procédure
Les enfants, proches du sol à cause de leur petite taille, inspirent toutes les particules volatiles des produits désinfectants qui redescendent : l’usage de molécules désinfectantes allergènes est à limiter.
Il faut réfléchir à la chronologie des étapes de nettoyage pour ne pas re-contaminer une surface que l’on vient de nettoyer. On procède :
- de haut en bas pour dépoussiérer et nettoyer : les murs avant le sol par exemple;
- du plus propre au plus sale : le couloir est nettoyé avant les sanitaires.
Pour éviter les confusions, des couleurs sont adoptées pour différencier les surfaces « propres » et « sales » : ce n’est pas la même couleur de lavette pour les lavabos et les WC ; les lavettes ont une couleur spécifique pour tout le matériel de restauration.
La plupart des écoles nettoient les surfaces et réservent les désinfections à celles qui sont les plus souillées : inutile de désinfecter un sol qui est de toute façon toujours contaminé en présence d’humains. Dans une collectivité, les germes ne doivent pas être remis dans l’air : il est plus hygiénique de pratiquer le dépoussiérage avec des chiffonnettes humides qui accrochent la poussière.
L’entretien de la classe
L’ATSEM a la responsabilité de l’aspect de la classe, de son rangement et de sa propreté. L’entretien se fait tôt le matin avant que les enfants arrivent ou le soir après la fermeture de la classe. Il ne se fait jamais en présence des enfants.
Le protocole
L’entretien quotidien d’une classe peut s’inspirer du protocole suivant :
- ouvrir les fenêtres pour évacuer l’air saturé en gaz expirés et en transpiration ; • nettoyer le matériel ayant servi aux activités : pinceaux, récipients, pots... ;
- ramasser les papiers, vider les poubelles ;
- nettoyer les tables, le bureau de l’enseignant, les tableaux ;
- balayer la classe, si possible en pratiquant le balayage humide ;
- laver le sol quotidiennement si possible.
Le nettoyage approfondi
Les vacances laissent le temps pour faire un nettoyage approfondi : • trier, laver, désinfecter les jouets ;
- trier les cahiers, cartons, fournitures avec l’enseignant ;
- nettoyer les tables et les chaises à fond ;
- dépoussiérer et nettoyer les meubles de rangement, les armoires ; • nettoyer les plinthes, le sol et parfois les murs tachés ;
- nettoyer les vitres et les fenêtres.
Parfois, les sols en revêtement plastique sont entièrement décapés et protégés à l’aide de monobrosses pendant l’été. Cette pratique, coûteuse en produits et en temps, disparaît peu à peu. Les sols qui sont posés dans les nouvelles écoles ou celles en cours de rénovation ne demandent qu’un entretien ordinaire.
L’entretien des parties communes
Les règles de base
Depuis quelques années, les mairies font des efforts dans le choix de leurs produits d’entretien afin qu’ils soient sans risque et peu polluants pour l’environnement.
Les couloirs, les sanitaires, les préaux, les salles de motricité sont balayés et nettoyés par des agents d’entretien ou par les ATSEM selon les villes.
Les sanitaires sont nettoyés au moins 2 fois par jour pour des raisons évidentes d’hygiène : leurs surfaces accueillent des germes qui sont des sources de contamination fécale propices à disséminer des virus de gastro-entérites.
Le protocole d’entretien
- Commencer par les lavabos et les robinets avec un produit capable d’enlever les souillures, de désinfecter et de détartrer, appliqué avec une lavette ;
- tirer les chasses d’eau des toilettes si nécessaire ;
- brosser les cuvettes et nettoyer les abattants avec une lavette réservée à cet usage ;
- rincer en tirant les chasses d’eau ;
- 1 ou 2 fois par semaine, laisser agir un détartrant une dizaine de minutes avant de rincer ;
- finir par le nettoyage du sol ;
- approvisionner en papier, savon liquide (désinfecter le distributeur) et serviettes d’essuyage à usage unique.