Les LSPCC

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Les lots de sauvetage et protection contre les chutes (LSPCC) sont destinés, d’une part, au sauvetage ou à la mise en sécurité de personnes par l’extérieur des immeubles ou se trouvant dans des puits, fosses ou excavation et, d’autre part, à la protection des sapeurs-pompiers eux-mêmes contre les chutes de hauteur.

1 - Les possibilités et les limites d'utilisation des LSPCC

Le lien de sécurité utilisé doit permettre, dans tous les cas de figure, de ne pas heurter le sol en cas de chute.

A - Le sauvetage

Lors du sauvetage d’une personne par l’extérieur, le LSPCC permet l’évacuation verticale de victimes dans la limite de la longueur utile de la corde.

Lors d’un sauvetage dans un puits, une fosse ou une excavation, il permet de remonter à la verticale des victimes conscientes ou inconscientes dans la limite de la longueur utile de la corde.

À savoir : lorsque la victime ne répond pas aux appels, le port de l’ARI doit être systématique.

B - La protection individuelle contre les chutes

Le LSPCC permet de parer les chutes du personnel lors de déplacement dans un environnement hostile dans les limites suivantes :

  • la distance entre les amarrages est déterminée par la hauteur libre sous la personne en progression ;
  • les points permettant de s’assurer doivent impérativement être au-dessus ou au même niveau que l’axe de déplacement.

C - La reconnaissance d'appartement ou l'ouverture de porte

Le LSPCC permet la descente d’un sauveteur, dans la limite de la longueur utile de la corde, lorsque la façade n’est pas accessible aux échelles. Avant de procéder à cette manœuvre, il convient de déterminer l’itinéraire de sortie du sauveteur.

2 - Le matériel

Chaque lot contenu par un engin est composé du matériel suivant :

– 1 sac de transport : de couleur jaune citron ou bleue, il est destiné au rangement et au transport du matériel ;

– 1 corde de 30 m avec son mousqueton à double verrouillage automatique ;

– 1 corde statique de 30 m pour le lot engin, 60 m pour le lot échelle ; diamètre 12 à 13 mm ; charge à la rupture > 3 000 kg ; allongement inférieur ou égal à 4 % ; avec, à chacune des extrémités, une ganse indémontable coiffée d’une gaine thermo-rétractable ;

– 1 descendeur de type « huit » (résistance 2 000 kg) pour : contrôler la vitesse de descente ; s’assurer lors de la montée ou lors de la protection contre les chutes. Il doit être utilisé exclusivement en point fixe ;

– 1 harnais-cuissard muni d’un mousqueton à double verrouillage automatique, que le sapeur-pompier enfile pour disposer de solides points de préhension répartissant les efforts sur son corps ;

– 1 triangle d’évacuation, à faire enfiler par la victime, pour la tenir pendant la montée ou la descente ;

– 3 anneaux cousus bleus de 0,80 m ; 3 anneaux cousus rouges de 1,50 m ;

– 6 mousquetons symétriques à vis, qui servent à connecter entre eux les différents éléments d’un dispositif (résistance : grand axe, 2 000 kg ; petit axe, 750 kg) ;

– 1 poulie (résistance : 2 000 kg ; diamètre de la gorge : 12 à 13 mm) ;

– 1 protection de corde, qui protège à la demande la corde du frottement sur des angles vifs ou sur des matériaux coupants ;

– 2 cordelettes, qui se présentent sous la forme d’un anneau fermé par deux nœuds de pêcheur doubles ;

– 1 commande de 30 m en sac (longueur : 30 ou 40 m ; diamètre : 7 mm ; résistance à la rupture : 2 780 kg), qui permet d’écarter la victime d’une façade ou d’un obstacle lors de sa descente ou de sa montée.

3 - L'entretien et le contrôle du matériel

Le matériel doit être contrôlé par un responsable avant remise en service.

A - La corde 

Il convient de se référer aux recommandations du constructeur. De manière générale : 

  • entretien : la laver à grande eau, la sécher à plat et à l’ombre ;​
  • contrôle : sa durée de vie maximale est de 7 ans.

Causes de réforme immédiate des agrès en fibres synthétiques :

  •  exposition en atmosphère corrosive ;​
  • partie brûlée et fondue ;
  • souillure par produits corrosifs ;
  • gaine coupée ou usée et laissant apparaître l’âme de la corde. La gaine présente une trame de repère d’usure en fil de couleur ;
  • lorsque l’état de l’âme présente soit une zone de réduction de diamètre soit une perte de souplesse localisée.

B - Les pièces métalliques

Elles doivent être nettoyées et contrôlées après chaque utilisation.

Causes de réforme immédiate :

  •  chute de grande hauteur ;​
  • mécanisme grippé ;
  • usure de l’alliage prononcé ;
  • microfissure ;
  • non-fermeture d’un mousqueton ouvert en charge à 80 kg.


C - Les points fixes, les amarrages et les noeuds

Est considéré comme point fixe tout objet ou structure offrant une résistance suffisante à l’effort demandé.

L’amarrage est réalisé à l’aide d’anneaux cousus et de mousquetons. Un amarrage principal doit être doublé sur un même point fixe si celui-ci est assez résistant, sinon il est nécessaire de choisir deux points fixes distincts.

Les nœuds :

  • le nœud de huit double peut servir de nœud de sécurité et de nœud d’amarre ;​
  • le nœud français est réalisé avec une cordelette et sert à aménager une poignée de traction ;
  • la clé d’arrêt permet de stopper le mouvement de la corde dans le huit descendeur pour assurer le sauveteur ou la victime.

4 - Les règles de base de l'usage du LSPCC

A - Avant l'engagement

Il est obligatoire de procéder :

  • à la vérification du contenu du sac ;​
  • à la désignation du personnel ;
  • à l’évaluation de la difficulté technique due à l’environnement ;
  • à l’évaluation de la hauteur ou de la profondeur ;
  • à l’évaluation de l’état de la victime ;
  • au choix de la méthode de sauvetage : l’équipe peut réaliser elle-même l’opération avec le LSPCC, ou elle doit faire sans attendre appel à un renfort spécialisé (GRIMP, secours en montagne, etc.).

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Dans le cas d’un sauvetage par l’extérieur, seul le binôme d’attaque (BAT) se munit de ces équipements. Dans le cas d’un sauvetage en excavation, les deux binômes se munissent de ce matériel.

B - Pendant l'engagement

Il est obligatoire :

  •  de choisir judicieusement les points fixes. Ils doivent obligatoirement être doublés pour les amarrages principaux ;​
  • d’interdire l’utilisation des cordes et autres matériels du lot de sauvetage pour des opérations autres que la descente, la remontée ou la sécurité des personnes ;
  • de surveiller attentivement la corde ;
  • de porter une attention toute particulière sur les coutures des anneaux cousus et les nœuds ;
  • de visser les mousquetons ;
  • de contrôler le bon fonctionnement des appareils de freinage ;
  • d’utiliser le descendeur en point fixe ;
  • de réaliser un double amarrage ;
  • d’utiliser un mousqueton pour prolonger les anneaux cousus.

C - Après l'engagement

Il est obligatoire :
– de regrouper le matériel par lot de sauvetage en vue de le contrôler ;
– de nettoyer sommairement le matériel ;
– de vérifier sommairement, sur les lieux de l’opération, l’état du matériel :

  • vérification tactile,​
  • vérification visuelle des pièces métalliques et des agrès en fibres synthétiques, 
  • rangement du matériel dans le(s) sac(s).

À savoir : visualisez le LSPCC en vous reportant au guide national de référence (GNR), annexé à l’arrêté ministériel du 3 février 1999, téléchargeable sur le site Internet du ministère de l’Intérieur https://www.interieur. gouv.fr/Le-ministere/Securite-civile/Documentation-technique/ Les-sapeurs-pompiers/Doctrines-et-techniques-professionnelles/ Guides-nationaux-de-reference-des-techniques-professionnelles.