Les concepts de droit et de devoir constituent l’un des fondements de toute communauté à laquelle n’échappe pas la classe. Si les deux sont garantis, il ne peut qu’y avoir une égalité de toutes et de tous.
1 - Définitions
Le droit est théorisé par le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588-1679) dans son célèbre ouvrage Léviathan (1651). Selon lui, à l’état de nature, l’homme dispose d’un droit naturel qu’il définit comme « la liberté qu’a chacun d’user comme il le veut de son pouvoir propre, pour la préservation de sa propre nature ». Les hommes ne peuvent donc pas rester à l’état de nature et cherchent même plutôt à y échapper. Un pacte social s’impose dans lequel le pouvoir de veiller à la sureté du peuple revient à un souverain (monarque ou assemblée). Et si seul le souverain a le pouvoir de limiter les droits de ses sujets, chaque homme conserve des droits inaliénables.
Selon le philosophe Emmanuel Kant (1724-1804), le devoir est un objet d’étude en lien avec la morale. L’acte moral est un « impératif catégorique », soit un devoir d’agir moralement. C’est aussi ce qui garantit la valeur humaine de l’individu par rapport au règne animal.
Bien sûr, les hommes peuvent également agir de manière intéressée (faire quelque chose afin d’obtenir une récompense). Dans ce cas, on parle d’impératif hypothétique (j’aurais mon examen si je révise beaucoup). Si l’action n’est pas désintéressée, elle sort du cadre moral. Dans Critique de la raison pratique (1788), Kant va plus loin en assurant que les droits dans une société sont intimement liés aux devoirs, fondement même de l’égalité entre tous.
2 - Les droits et les devoirs pour l’enfant
Jean Piaget distingue la période du « réalisme moral » dans le développement de l’enfant, qu’il situe autour de 7-9 ans. À cet âge, le jeune être prend conscience que la désobéissance amène une sanction, alors que l’acte involontaire est moins répréhensible. À partir de 9 ans, l’enfant devient plus autonome et coopère davantage avec les autres. L’élève doit donc apprendre, progressivement, à construire son rapport à la règle commune, passant de la soumission à l’obéissance.
Le jeune enfant reçoit la règle comme un rapport de force dans lequel il est soumis à la volonté des adultes (parents, parentèle puis agents extérieurs comme l’assistant maternel, l’enseignant, l’Atsem).
Le psychologue Lawrence Kohlberg poursuit les travaux de Piaget : selon lui, la période de la préadolescence (8-13 ans) est une période de « morale conventionnelle » alors que l’adolescence devient « post-conventionnelle », étape terminale dans laquelle les enfants ont accepté les règles et les ont intégrées.
La psychologue Carol Giligan nuance l’analyse de Kohlberg : selon elle, la justice n’est pas le seul moteur des actions des individus. La recherche du bien-être doit aussi être prise en compte.
3 - Les droits et les devoirs à l’école
Les programmes de l’école maternelle et élémentaire prennent en compte ces différentes étapes du développement de l’enfant :
– en cycle 1, l’expérimentation des règles de la vie collective doit être régulière et récurrente afin que l’enfant accepte ce cadre qui contraint sa liberté individuelle ;
– en cycle 2 et cycle 3, les élèves doivent intégrer la règle en la comprenant de façon consciente et volontaire. Ils doivent savoir distinguer ce qui est autorisé de ce qui ne l’est pas dans un espace donné. Ils doivent prendre connaissance des règles (domaine 3 du socle commun) et des textes fondamentaux (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 1789 ; Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948 ; Déclaration universelle des droits de l’enfant, 1989, etc.). Les règles doivent être partagées et admises par tous.
Pour le cycle 3, les élèves doivent rédiger le règlement de la classe et comprendre que la dimension scolaire est transposable dans la société et le monde qui les entourent.
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Pour chaque type de droit et de devoir, donnez un ou deux exemples.
