Le matériel et les engins de lutte contre l'incendie

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Les engins d’incendie sont équipés de plusieurs matériels, notamment ceux servant à la lutte contre les incendies. Ces matériels sont utilisés par les sapeurs-pompiers en fonction de la mission à réaliser, de la nature et de l’envergure du sinistre.

1 - Les extincteurs

Les extincteurs sont des appareils étanches qui permettent de projeter et de diriger un agent extincteur sous l’effet d’une pression interne, correspondant à la classe de feux à laquelle ils sont destinés.

Sur chaque extincteur, on retrouve :

  • le type d’appareil et sa contenance (exemple : 9 kg à eau pulvérisée) ; 
  • son homologation ;
  • les pictogrammes correspondant aux classes de feux ;
  • le mode et les précautions d’emploi ;
  • le nom du fabricant.

Il existe deux types d’extincteurs :

  • extincteur à pression permanente : l’appareil est toujours sous pression​(exemple : CO2, fixe à eau ou à gaz) ;
  • extincteur à pression auxiliaire : l’appareil est sous pression après avoir actionné un percuteur, dénommé aussi « sparklet » (exemple : eau pulvérisée, poudre).

Pour toute mise en œuvre, il faut :

  • choisir l’extincteur approprié à la classe de feux ;
  • enlever la goupille ;
  • percuter la sparklet pour libérer le gaz comprimé dans la cartouche (si extincteur auxiliaire) ;
  • tester l’extincteur avant de procéder à l’extinction ;
  • attaquer le foyer en visant la base des flammes en se protégeant du rayonnement.
Une fois la sparklet actionnée, l’extincteur doit être obligatoirement rechargé et vérifié. Les extincteurs ont une obligation de révision annuelle par un organisme agréé.

2 - Les pièces de jonction


Les pièces de jonction permettent de relier les éléments nécessaires à un établissement (tuyaux, accessoires hydrauliques, prises d’eau, pompes incendie). Elles comprennent :

- les raccords permettant d’assembler entre eux les tuyaux, les pièces de jonction ou accessoires hydrauliques ;

  • les raccords symétriques,​
  • les raccords non symétriques,
  • les raccords intermédiaires servent à réunir entre eux deux tuyaux ou un tuyau et une pièce de jonction n’étant pas équipés du même raccord,
  • les raccords de réduction et de transformation servent à raccorder entre eux des raccords de types différents n’ayant pas le même diamètre nominal ;

- les coudes d’alimentation, dénommés aussi « cols de cygne », permettent l’alimentation des engins d’incendie. Ils sont constitués d’un demi-raccord d’entrée qui se raccorde à la bouche d’incendie et d’une sortie pour tuyaux de 110 mm ;

- les retenues permettent l’alimentation des engins d’incendie. Elles se raccordent sur une bouche d’incendie et sont composées de deux sorties de 65 mm ;

- les divisions permettent de transformer un établissement de tuyaux en plusieurs établissements de tuyaux plus petits ou identiques. Il en existe plusieurs modèles tels que : 40/1 × 40 et 2 × 20 (dite « division feux de forêts »), 65/2 × 40, 65/1 × 65 et 2 × 40 (dite « division mixte »), 100/2 × 65, 100/3 × 65, 100/1 × 100 et 2 × 65... ;

- les collecteurs d’alimentation servent à alimenter, par un ou deux établissements de 70 mm, un engin ou une colonne sèche de 100 mm ;

- les vannes servent à stopper le passage de l’eau dans un établissement (essentiellement sur des établissements de grande longueur). Lorsqu’elles sont équipées d’une purge et mises sur des établissements verticaux, elles permettent la vidange de l’établissement et sont nommées « vannes de pied d’échelle ».

3 - Les accessoires hydrauliques

Les accessoires hydrauliques contribuent à la distribution de l’eau dans les établissements. En voici une liste non exhaustive :

  • clé de poteau : ouvre et manœuvre les poteaux d’incendie ;​
  • clé de barrage : manœuvre les bouches d’incendie ;
  • tricoises et polycoises : serrent les demi-raccords et ouvrent coffrets, portes, fenêtres... ;
  • étrangleur : stoppe la circulation de l’eau le temps de remplacer un tuyau sans couper l’alimentation ;
  • contrôleur de débit : mesure le débit en eau d’un hydrant ou d’un établissement ;
  • bouchons obturateurs : demi-raccords servant à obturer un orifice de pompe ou d’hydrant ;
  • crépines d’aspiration : évitent la remontée de boue et de corps étranger dans la ligne d’aspiration ;
  • flotteurs : fixés sur la crépine d’aspiration, évitent que cette dernière repose au fond ;
  • filtres amovibles : empêchent l’insertion d’objets ou d’impuretés dans la pompe ;
  • dispositif de franchissement de tuyaux (DFT), également dénommé « madrier de franchissement » : permet le passage de véhicule sans endommager les tuyaux présents sur la voie de circulation ;
  • appareils d’épuisement d’eau lorsqu’on ne peut utiliser une pompe thermique ;
  • seau-pompe : permet à une seule personne de projeter de l’eau en faible quantité.

4 - Les tuyaux

Les tuyaux servent à acheminer l’eau d’un point à un autre. Il en existe trois sortes :

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Les tuyaux de 22 et 45 mm sont des petits tuyaux. Ceux de 70 et 110 mm sont des gros tuyaux.

PIL : paroi interne lisse.

Les tuyaux d’aspiration sont semi-rigides ; ainsi ils ne s’aplatissent pas lors d’une mise en aspiration.

5 - Les lances

Montées à l’extrémité des tuyaux, les lances servent à former et à diriger le jet. On distingue les lances traditionnelles (peu utilisées de nos jours) et les lances à débit variable (LDV).

A - Les lances traditionnelles

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B - Les lances à débit variable

Les LDV ont une plage de débit importante, ajustable à la lance, et ont besoin d’une pression à la lance de 6 à 7 bars. Les données peuvent varier selon les constructeurs. On distingue :

  • diffuseur mixte réglable (DMR) : débit ajustable manuellement par une bague à la lance ;
  • diffuseur mixte stabilisé (DMS) : la pression est constante en ajustant le débit dans la lance ;
  • diffuseur mixte réglable stabilisé (DMRS) : fonctionnement similaire de la DMS avec ajustement du débit par la poignée de commande ouverture/fermeture.​

En pivotant la tête de diffusion d’une LDV, il est possible d’obtenir trois jets distincts :

  • jet droit (ou plein ou bâton) : portée maximale et effet de pénétration ;
  • jet diffusé d’attaque (JDA) : attaque d’un foyer principal en formant un cône​de 15° à 45° d’angle ;
  • jet de protection (JDP) : écran de protection en formant un cône très large, rideaux d’eau.​

C - Les lances spéciales

Il existe également des lances spéciales, telles que la lance canon (employée sur des feux de grande ampleur), la lance « bourgeois » (pénétration dans une masse en ignition) et la lance « queue de paon » (rideaux d’eau).

6 - Les dévidoirs

Afin de gagner du temps dans l’établissement des tuyaux, les sapeurs-pompiers utilisent des dévidoirs. On distingue :

  • les dévidoirs tournants : fixés à l’arrière des engins (FPT et CCF) en tuyaux de 22 mm et d’une longueur de 80 m + 2 m (liaison entre les tuyaux et la pompe) ;​
  • les dévidoirs mobiles : situés à l’arrière des engins, ils se composent de 200 m de tuyaux de 70 mm (cinq tuyaux de 40 m) avec une division mixte ;
  • les dévidoirs automobiles : destinés à l’alimentation en eau sur des feux nécessitant des établissements de grande longueur. Ces véhicules sont armés de plusieurs centaines de mètres de tuyaux de 70 ou 110 mm de diamètre.

7 - Les moyens de production de mousse

La mousse extinctrice est un agrégat de bulles de gaz emprisonné dans une mince pellicule liquide. Pour fabriquer de la mousse, il est nécessaire d’avoir de l’eau, de l’émulseur dosé par un injecteur-proportionneur fonctionnant par un système de venturi, et de l’air. Le mélange eau et émulseur se dénomme solution moussante.

Mousse = solution moussante (eau + émulseur) + air

La mousse est caractérisée par :

  • son taux de concentration : volume d’émulseur/volume de solution moussante (exemple (4L x 100) / 100 L = 4%)​
  • son rendement : volume de mousse/volume d’émulseur (exemple : 1 000 L/4 L = 250) ;
  • son taux de foisonnement : volume de mousse/volume de solution moussante (exemple : 1 000 L/100 L = 10).​

Le foisonnement est classé en bas s’il est inférieur à 20 – en moyen s’il est compris entre 20 et 200 – et en haut s’il est compris entre 200 et 1 000. Pour fabriquer de la mousse à bas foisonnement, il faut utiliser des lances génératrices de mousse (LM2, LM4, lance canon, LDV).

Des générateurs différents peuvent être utilisés pour fabriquer du moyen ou du haut foisonnement.

8 - Les engins d'incendie

Les engins d’incendie répondent à des normes, tant en capacités qu’en fonction de leurs spécificités. Ils peuvent cependant être intégrés dans plusieurs familles, comme :

  • les engins de lutte contre l’incendie ; 
  • les moyens aériens ;​
  • les véhicules sanitaires ;
  • les cellules...

Liste non exhaustive d’abréviations d’engins

ABE : avion bombardier d’eau
AR : ambulance de réanimation
CBEA : camion-bras élévateur articulé
CCF : camion-citerne feu de forêt
CCGC : camion-citerne grande capacité
CDHR : camion-dévidoir hors route
CEAR : cellule d’assistance respiratoire
CEEM : cellule émulseur
EPSA : échelle pivotante semi-automatique
FPT : fourgon-pompe tonne
FPTL : fourgon-pompe tonne léger
VSR : véhicule de secours routier
MPR : moto-pompe remorquable
VTP : véhicule de transport de personnel
VTU : véhicule tous usages
VSAV : véhicule de secours et d’assistance aux victimes