Pour croître et se développer, l’économie doit disposer de moyens financiers appropriés, tant en quantité qu’en nature. Le financement de l’économie correspond à la mise en relation des agents économiques qui investissent avec ceux qui épargnent.
Les agents économiques
Tout agent économique, qu’il soit entreprise, État ou ménage, perçoit des recettes et réalise des dépenses. Ainsi, le plus souvent, il connaît un déséquilibre financier, qui se traduit soit par une capacité de financement (l’agent épargne plus qu’il n’investit), soit par un besoin de financement (l’agent investit plus qu’il n’épargne).
Le plus souvent, les entreprises et l’État sont des agents à besoin de financement, alors que les ménages sont à capacité de financement.
Le système monétaire et financier existe pour répondre aux problèmes liés à l’existence de ces deux catégories d’agents : trouver des fonds pour les agents à besoin de financement, et placer des fonds pour ceux à capacité de financement.
Le financement de l’économie consiste ainsi à mettre à disposition des agents à besoin de financement les sommes qu’ils désirent pour leurs projets, grâce aux possibilités offertes par les placements des agents à capacité de financement.
Le financement de l’économie
a. Le financement interne
Pour faire face à ses besoins de financement, l’agent peut mobiliser ses propres ressources. On parle alors de financement interne ou d’autofinancement.
On mesure la capacité d’autofinancement d’un agent économique au rapport de l’épargne brute de cet agent à son investissement :
– s’il est supérieur à 1, l’agent s’autofinance entièrement ;
– s’il est inférieur à 1, l’agent a recours à des financements extérieurs.
b. Le financement externe
Quand les ressources propres de l’agent sont insuffisantes, il a recours à des ressources externes. Les financements externes peuvent passer par deux circuits.
Le financement indirect ou financement intermédié
L’agent a recours à un intermédiaire (d’où financement « intermédié »), qui est soit bancaire (l’agent emprunte auprès d’une banque qui lui accorde un crédit en créant de la monnaie), soit financier (l’agent emprunte auprès d’un intermédiaire financier qui lui accorde un crédit à partir des fonds qu’il a collectés).
Si le recours au financement indirect est assez facile et ouvert à tous les agents, il a cependant souvent un coût élevé.
Le modèle de financement indirect, très important jusqu’au début des années 1980, est appelé économie d’endettement, car il est fondé sur le recours aux crédits par les agents à besoin de financement.
Le financement direct ou financement désintermédié
Les agents à capacité et les agents à besoin de financement se rencontrent, dans ce cas, directement (financement « désintermédié ») sur les marchés des capitaux.
Pour ce faire, les agents à besoin de financement émettent des titres pour se procurer directement des fonds auprès des agents à capacité de financement ; les institutions de crédit jouent tout au plus le rôle de courtier pour faciliter la transmission des titres.
Les entreprises émettent soit des actions (c’est-à-dire des titres représentant une partie de leur capital), soit des obligations (c’est-à-dire des titres représentant une partie d’un emprunt obligataire). L’action donne droit à un dividende, l’obligation à un intérêt.
Le modèle de financement direct, qui se développe fortement depuis les années 1980, est appelé économie de marchés financiers.
Le marché des capitaux
Le marché des capitaux est un terme général qui désigne le lieu de rencontre entre l’offre et la demande de capitaux. Concrètement, il se compose de plusieurs éléments :
Actions et obligations sont émises sur le marché financier primaire qui permet aux émetteurs (entreprises, État, etc.) de lever des fonds nouveaux. Elles peuvent être cotées et revendues sur le marché financier secondaire (bourse des valeurs qui comprend plusieurs compartiments) à un certain cours.
Financement direct et intermédiation financière