Lorsque l’enfant arrive à l’école, il a acquis, depuis la naissance, des compétences physiques spectaculaires : s’asseoir, saisir des objets, marcher... Il quitte l’univers familial dont il est très dépendant pour aller vers la découverte du monde, des autres enfants ou des adultes. Les âges qui sont donnés comme « normaux » ne sont que des repères approximatifs.
Les interactions physiques, cognitives, émotionnelles
Les capacités du corps et du cerveau (l’intelligence) et le psychisme sont en inter- action et dépendent les unes des autres. L’intelligence est liée aux découvertes que procure l’autonomie dépendante du développement physique ; les frustrations ou le plaisir dirigent les stratégies d’évitement ou de contact et la façon d’apprendre ; la peur après une mauvaise expérience freine les capacités physiques...
Le développement est différent d’un enfant à l’autre. Les enfants ne se construisent pas de manière linéaire. Ils vivent des phases de latence. L’un ne prononce que quelques mots, mais a développé une habileté physique. L’autre parle avec un vocabulaire conséquent, mais reste maladroit.
De nombreux chercheurs ont exploré et tenté de comprendre la façon dont les enfants grandissent et se développent. La plupart des explications sont encore à l’état d’hypothèses et de controverses. Parmi les auteurs, pédiatres et psychiatres qui ont laissé des traces de leurs découvertes sur le monde de l’enfance, les plus connus sont : Sigmund Freud et Anna Freud, Mélanie Klein, Karl Abraham, John Bowbly, Donald Wood Winnicot, Denis Wallon, René Spitz, Jacques Lacan...
Plus proches de notre époque ou plus médiatisés, Françoise Dolto, Jean Bergeret, Isabelle Filliozat, Christine Schuhl, Maria Montessori, Michel Soulé, Berry Brazelton, Pierre Lebovici, Boris Cyrulnik, Howard Gardner, Bernard Golse, Jacques Salomé, Marcel Ruffo... laissent des pistes pour éduquer au mieux les enfants.
Entre 2 et 3 ans et demi
La grande conquête de l’enfant est celle de la propreté de jour (diurne) et de nuit (nocturne) avec la maîtrise des sphincters urinaires et anaux.
Entre-temps, l’enfant se muscle en apprenant à sauter, monter un escalier, grimper, jouer au ballon, faire du tricycle. Les mains sont capables de tenir un stylo, gribouiller sur une page, tourner les pages d’un livre, faire des jeux de construction simples.
Puis, l’entraînement permet de dessiner des cercles, des bonshommes « têtards », des lignes, un carré qui devient ensuite une maison.
Il sait se déshabiller seul avant de savoir s’habiller.
Entre 4 et 5 ans
Les gestes de l’enfant s’affinent et deviennent de plus en plus précis. Les consignes de motricité sont de plus en plus faciles à suivre.
La motricité fine permet à l’enfant de dessiner des personnages ou des objets plus réalistes. Les ronds et les lignes se transforment progressivement en lettres qui seront écrites à l’école. L’enfant commence à s’habiller seul s’il y est encouragé : il met ses chaussures et peut enfiler sa veste, parfois la boutonner.
Il sait faire les exercices avec des ciseaux proposés par l’enseignant. Il fait du vélo sans les petites roues transversales qui soutiennent son équilibre quand il pédale.
Entre 5 et 6 ans
L’enfant est habile à exécuter des jeux de plus en plus sportifs. Il dessine beaucoup et ses personnages présentent des détails précis. Il sait s’habiller et se déshabiller seul. Il apprend à faire les premiers nœuds ou à lacer ses chaussures. Il est autonome pour les gestes de la vie courante, ce qui lui laisse la possibilité de se concentrer sur l’acquisition du savoir dès le cours préparatoire.
Il faut attendre au moins 6 ans pour qu’un enfant reconnaisse sa droite et sa gauche. On dit que la latéralité est acquise dès qu’il écrit d’une main qui est toujours la même.
L’acquisition de la souplesse peut se mesurer lorsque l’enfant ne fait plus de grimace à l’effort. Les contractions sont désolidarisées les unes des autres, les muscles sont autonomes vers 7/8 ans.