La caserne est à la fois le lieu d’exercice du métier de gendarme et le lieu de vie des militaires et de leur famille. Il ne faut pas la confondre avec la garnison, notion propre aux armées qui vise à permettre le partage de charges entre les unités.
La sécurité des casernes
• La caserne revêt en gendarmerie une importance particulière. Elle est en effet le lieu d’exercice de la profession, avec les locaux de service (dits « locaux de service techniques » ou LST) et le lieu d’habitation des gendarmes et de leurs familles. Il convient de rappeler que les officiers et sous-officiers de gendarmerie disposent d’une concession de logement par nécessité absolue de service (CLNAS). Concrètement, ils logent au sein des casernes et, dans le cas où le nombre de logements en caserne est insuffisant, dans des logements pris à bail par la gendarmerie.
• Dans chaque caserne, l’officier ou le sous-officier le plus gradé exerce la fonction de commandant de caserne. Il est à ce titre responsable du bon entretien de la caserne et des règles de vie en caserne, mais aussi (et surtout !) de la sécurité des occupants. C’est ce dernier aspect qui nous intéresse ici.
• Les dernières années ont montré que les casernes de gendarmeries ont régulièrement prises pour cibles avec, le plus souvent, mise en danger des occupants (y compris les familles). Le rôle du commandant de caserne est donc primordial car il doit, appuyé par les services des états-majors, identifier les faiblesses de la caserne (voie possible d’intrusion...) et proposer des aménagements pour y remédier. On parle dans ce domaine de sécurité passive (vidéo protection par exemple) et active (intervention des militaires par exemple).
• De plus, le commandant de caserne est également responsable des autres aspects relatifs à la sécurité des occupants (incendie, éventuelles aires de jeux, contrôle des entreprises intervenant dans la caserne). De même, l’exercice d’une profession à l’intérieur d’une caserne est réglementé (cas d’un conjoint exerçant une profession libérale par exemple).
La mission sûreté gendarmerie (MSG)
La gendarmerie a créé la mission sûreté gendarmerie en août 2021, sous l’égide de l’inspecteur général de la Gendarmerie Nationale (IGGN). Elle est basée à Malakoff (92).
Parmi ses différentes missions figure à titre principal la protection du personnel et des familles. Elle étudie tout particulièrement la sécurité des emprises de la gendarmerie (locaux de service et logements des familles) et agit sur un axe préventif (établissement d’une cartographie des risques pour l’ensemble des emprises, en métropole, outre-mer ou à l’étranger) et un axe réactif (fourniture de moyens dans l’urgence.
Le service de garnison
• La garnison est constituée par le territoire sur lequel les activités intéressant différentes unités sont coordonnées par un commandant d’armes. Les limites des garnisons sont définies par le chef d’État-major des armées CEMA. Elles peuvent ainsi correspondre aux limites d’une commune ou englober plusieurs communes. Cette notion permet de définir l’emploi de biens communs, ou la répartition de charges communes.
• Le commandant d’armes doit, par exemple, organiser la garde de certaines installations, organiser les cérémonies officielles (14 juillet...) ou représenter les armées en diverses occasions. Il peut en cas d’absolue nécessité consigner les troupes (hors gendarmerie) dans leur cantonnement. Dans tous les cas, il veille au respect de la discipline.
• Compte tenu de leur activité, les officiers de la gendarmerie départementale ne peuvent être nommés commandant d’armes, sauf en l’absence d’officiers des autres armées. De même, les unités de la gendarmerie départementale et des gendarmeries spécialisées ne participent au service de garnison que dans des conditions particulières. Les unités de la gendarmerie mobile (et de la garde républicaine) n’y participent que dans la mesure où leurs obligations le permettent, et sous réserve de rester disponibles.