La reconnaissance

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L’objectif de la reconnaissance est d’informer la hiérarchie sur les éléments qui lui permettront d’établir des priorités et d’organiser les actions à mettre en œuvre. Le sinistre évolue constamment ; ainsi, cette démarche est continue dans le temps et différente selon le rôle opérationnel de chacun.

1 - Le rôle du binôme de reconnaissance

Le binôme de reconnaissance doit renseigner le chef d’agrès, dans le secteur géographique qui lui est précisé.
La priorité doit rester la détection, la localisation et le sauvetage des vies humaines.

Le chef du binôme de reconnaissance doit explorer tous les volumes rencontrés (pièces, meubles, réduits...), communiquer à son équipier les résultats de ses recherches et ses intentions.

L’équipier veille à la sécurité du binôme. Il doit assister au mieux son chef d’équipe dans l’exploration des volumes et assurer un lien permanent avec la ligne de vie dont il doit assurer l’arrimage pour faciliter un retour vers la sortie et le cheminement éventuel d’un autre binôme de reconnaissance.

Chaque action ou découverte d’élément(s) important(s) doit faire l’objet d’un compte rendu au chef d’agrès.

2 - Les différents éléments à rechercher

Le binôme de reconnaissance a pour mission de :

  • rechercher la présence, le nombre et la localisation précise d’éventuelles victimes ; la mission de sauvetage devient alors prioritaire à toute autre ;
  • tenter de déterminer la localisation, l’étendue et la nature du foyer ;
  • évaluer si possible les risques de propagation du sinistre ;
  • déceler les éventuels risques secondaires (effondrement, présence de produits chimiques ou radiologiques, etc.).

3 - L'équipement recommandé

Tout engagement pour une mission dans le bâtiment concerné doit se faire avec un équipement de protection individuelle complet, ajusté et vérifié (casque, cagoule, veste de protection, surpantalon, gants, bottes de feu, appareil respiratoire isolant) ainsi qu’avec le matériel d’éclairage.

Le binôme de reconnaissance doit être équipé de matériel de communication (radio) et de sauvetage (cagoule d’évacuation par exemple). Selon les conditions, il pourra également se munir de matériel de recherche tel que la caméra thermique.

4 - Le déroulement type d'une reconnaissance

On différencie les reconnaissances primaire et secondaire.

A - La reconnaissance primaire

La reconnaissance primaire est immédiate et rigoureuse. Cette recherche expose les binômes engagés car elle est réalisée alors même que le sinistre n’est pas maîtrisé.

On explore prioritairement les endroits où les victimes potentielles sont le plus exposées aux effets du sinistre.

La reconnaissance primaire doit s’effectuer pièce par pièce, en inspectant chaque volume.

Pour assurer la protection des intervenant(e)s, il est nécessaire d’employer une ligne de vie et une liaison personnelle, comme défini dans le GNR relatif aux appareils respiratoires isolants (avril 1999, voir fiche 33, Les appareils respiratoires isolants).

B - La reconnaissance secondaire

La reconnaissance secondaire est réalisée en parallèle des moyens mis en œuvre pour enrayer la propagation. Elle permet de s’assurer que toutes les victimes ont été découvertes et prises en compte, et tous les risques secondaires identifiés.

C - Le marquage

L’analyse de la situation opérationnelle peut amener la chaîne de commandement à ordonner la reconnaissance de nombreux volumes. Il devient alors nécessaire d’identifier rapidement et efficacement les locaux déjà inspectés.

Un code de marquage répond à cet objectif :

  • les locaux ayant fait l’objet d’une reconnaissance primaire sont marqués d’une croix ;
  • le marquage des locaux ayant fait l’objet d’une reconnaissance secondaire est complété d’un cercle.

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Si un local n’a pas pu être visité en première intention (par exemple, une porte blindée), il est recommandé de définir un code spécifique. Par exemple, un triangle peut être choisi pour indiquer une reconnaissance non effectuée.

5 - Les règles de sécurité lors de la reconnaissance

Chaque mission de reconnaissance comporte deux types de risques.

A - Les risques liés au sinistre

Pour se prémunir des risques liés au sinistre, il convient d’observer les règles suivantes :

  • toujours porter des équipements de protection individuelle complets, ajustés et vérifiés ;​
  • vérifier la stabilité de la structure ;
  • toujours travailler en binôme ;
  • utiliser systématiquement une ligne de vie et des liaisons personnelles dans les conditions fixées par le guide national de référence relatif aux appareils respiratoires (avril 1999) ;
  • avancer si possible le long des murs ;
  • bénéficier de la protection ou de l’usage par le binôme de reconnaissance d’un établissement d’attaque quand il faut mener une mission de reconnaissance au niveau du sinistre.

B - Les risques liés au comportement du sapeur-pompier

La charge émotionnelle liée à la nature d’une mission de reconnaissance est d’autant plus forte qu’elle implique la découverte potentielle de victimes. Cet état psycho- logique peut amener le sapeur-pompier à dépasser la notion de risque acceptable. 

Ainsi, il faut en toutes circonstances :

  • se prémunir contre l’« effet tunnel », où seule la mission compte, en évinçant l’application des règles de sécurité ;​
  • respecter les consignes du chef d’agrès ;
  • vérifier régulièrement son autonomie en air respirable ;
  • rendre compte de toute difficulté particulière et de l’accomplissement de sa mission.