La France urbaine en recomposition

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Des dynamiques urbaines contrastées en France

A) Les aires urbaines

L’espace urbain occupe 1/4 de la superficie nationale et rassemble 85 % de la population française. Une aire urbaine est un territoire composé d’une ville-centre, de banlieues et d’une couronne périurbaine.

La ville-centre et ses banlieues constituent le pôle urbain, ou agglomération. La densité de population est très élevée. Les banlieues désignent des ensembles de communes plus ou moins proches de la ville-centre, dont elles dépendent directement. La couronne périurbaine rassemble des communes éloignées, mi-rurales, mi-urbaines, en cours d’urbanisation. Elles sont sous l’influence du pôle urbain auquel elles sont reliées. Plus de 40 % de la population de ces communes travaille dans le pôle urbain.

Mots-clés

Espace urbain : espace de vie, offrant des services et des fonctions multiples, rassemblant au moins 2 000 personnes, séparées de moins de 200 m les unes des autres.

Périurbanisation : étalement des périphéries urbaines au détriment de l’espace rural.

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Schéma d’une aire urbaine

B) La métropolisation

Mot-clé

Métropolisation : concentration des populations, des activités et des fonctions de commandement dans les espaces urbains. Une métropole est une grande ville concentrant population, activités (politiques, économiques et culturelles) et richesses.

Les populations, les activités et les fonctions de commandement se concentrent de plus en plus dans les espaces urbains. Leur fonction politique se limite souvent à un niveau de décision régionale. Leur fonction économique et financière est organisée autour d’un quartier des affaires (ex. : La Part-Dieu à Lyon), qui renferme des sièges sociaux d’entreprises d’ampleur régionale. Ils disposent dans leurs périphéries de zones industrielles et/ou commerciales qui nécessitent davantage d’espace. Certaines aires urbaines (ex. : Nantes, Marseille…) disposent de zones industrialo-portuaires à ouverture internationale. Elles animent aussi la vie culturelle régionale avec des musées des beaux-arts (ex. : le MUCEM, musée des civilisations de la Méditerranée à Marseille), des parcs d’exposition, des festivals (ex. : nuits sonores à Lyon), des universités…

Elles se trouvent à la tête de réseaux de communication régionaux à internationaux (aéroports, ports, ligne TGV, autoroutes…). Elles rassemblent également des transports en commun qui leur permettent de se relier à leurs périphéries et à leur espace régional.

Les aires urbaines rivalisent entre elles pour offrir des emplois et des services qui attirent les populations. Une hiérarchie apparaît entre elles, selon la diversité et la qualité des services qu’elles peuvent proposer (santé, éducation, commerces spécialisés…). Les petites villes et les villages craignent la disparition des services de proximité (école, mairie, épicerie…) qui entraîne tôt ou tard des départs vers les villes plus dynamiques.

C) Des dynamiques urbaines contrastées

Paris est une « ville-monde » : elle a une influence politique, économique et culturelle mondiale, inégalée en France. Elle dispose d’un immense centre d’affaires à rayonnement international (La Défense). L’aire urbaine donne du travail et des services à plus de 12 millions d’habitants. Elle représente plus de 30 % du PIB national. Elle concentre de plus des pouvoirs politiques exceptionnels (Élysée, Assemblée nationale, Sénat, ministères, ambassades…), des fonctions culturelles qui attirent des touristes (musées, monuments) et des étudiants du monde entier. Paris est bien reliée au monde par de nombreux aménagements internationaux (aéroports, TGV, autoroutes…), et au niveau local et régional par de nombreux transports en commun (RER, métro, tramway…).

La France compte 14 métropoles de plus de 400 000 habitants, et parmi elles de grandes aires urbaines (Lyon, Marseille, Lille…) de plus d’un million d’habitants, qui jouent un rôle économique et culturel majeur de l’échelle régionale à l’échelle internationale. Ces espaces urbains sont en croissance démographique.

Plus de la moitié de la population française vit enfin dans des villes petites et moyennes (moins de 200 000 habitants), à influence locale. Elles servent de relais entre les métropoles régionales et les territoires ruraux. La plupart proposent un environnement agréable. Les arrivants quittent les métropoles surpeuplées, cherchent une vie moins stressante. D’autres partent des petites villes en crise, pour trouver des logements à des prix abordables… Pour rester attractives, les villes moyennes investissent dans une politique d’aménagements, souvent de développement durable (pistes cyclables, parcs…). Beaucoup participent à des projets d’intercommunalité, qui mutualisent les ressources pour financer des aménagements qui répondent à des difficultés communes.

Exemple

Saint-Brieuc Armor agglomération travaille avec 32 communes environnantes pour rénover son centre ; le projet a abouti à la création d’un bus intercommunal, de logements sociaux et d’un centre inter-administratif.

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Les aires urbaines majeures en France

Le dynamisme des pôles urbains en France

A) Les fonctions des pôles urbains

Les villes-centres accueillent souvent les bâtiments administratifs, les quartiers historiques (musées, monuments), les quartiers d’affaires et les commerces les plus réputés. Un nombre croissant d’actifs travaille dans les pôles urbains, qui concentrent les emplois et les services. Les banlieues proches accueillent des activités qui nécessitent plus d’espace : bureaux, centres commerciaux, zones industrielles, gares ou aéroports…

Les fonctions résidentielles des villes-centres se réduisent, les logements sont souvent coûteux et de surface restreinte. Les banlieues proches proposent des logements plus grands, moins chers, en immeubles ou en zones pavillonnaires. Les pôles urbains offrent des transports nombreux et variés, qui permettent de se déplacer sans voiture (vélos, transports en commun : tram, bus, métro…).

B) Dynamismes et recompositions des pôles urbains

De nombreuses aires urbaines ont entrepris de rénover leurs quartiers centraux, afin de les rendre à nouveau attractifs. Elles investissent dans l’implantation de rues piétonnes agréables, d’espaces verts, et dans la valorisation du patrimoine culturel (itinéraires de découvertes des monuments). Toutefois, plus les pôles urbains deviennent attractifs, plus le phénomène de gentrification s’y développe : les populations aisées s’installent, les prix montent, les logements ne sont plus assez nombreux face à la demande, les habitants plus modestes doivent partir en périphérie lointaine, et les services de proximité disparaissent.

Pour lutter contre ces départs vers les périphéries, certains pôles urbains multiplient les investissements pour créer des quartiers modernes et plus confortables, encouragent la création de logements sociaux pour favoriser la mixité sociale. De nombreuses villes bâtissent des écoquartiers, des espaces créés selon les règles du développement durable.

Mots-clés

Dynamismes : les transformations/ce qui change, ce qui bouge.

Gentrification : installation de gens aisés dans des quartiers populaires en rénovation.

Écoquartier : quartier urbain construit selon les enjeux du développement durable : protection de l’environnement, mélange des catégories sociales, fonctions économiques nécessaires à une bonne qualité de vie (emplois, services, transports durables…).

La périurbanisation en France

A) Les couronnes périurbaines, un espace en expansion

Situé dans l’aire urbaine, au-delà des banlieues, l’espace périurbain est un espace mi-rural, mi-urbain. 30 % de la population française y vit, dans des communes urbaines ou rurales au bâti discontinu. Ces communes connaissent une croissance démographique considérables (ex. : l’aire urbaine de Nantes a triplé sa population entre 1960 et 2020).

La périurbanisation désigne l’extension des aires urbaines sur plusieurs dizaines de kilomètres autour des pôles urbains. L’expansion urbaine se fait principalement le long des grands axes de communication, pour faciliter les liaisons entre les communes périurbaines, très résidentielles, et le pôle urbain, plus dynamique.

Les couronnes périurbaines accueillent une grande diversité d’espaces et de modes de vie. Elles disposent de quartiers résidentiels (maisons individuelles, immeubles). Elles attirent les catégories modestes à moyennes, car l’éloignement du pôle urbain rend le logement moins cher. Les couronnes périurbaines permettent aux catégories modestes et moyennes de bénéficier des avantages des aires (emplois, services), tout en se logeant plus loin de leur lieu de travail. Une part croissante de la population, toutes catégories sociales confondues, est attirée par le fait de résider dans un espace plus grand et plus agréable.

Les activités sont le résultat du desserrement urbain, d’implantations nouvelles (zones industrielles, surfaces commerciales, centres de recherche, activités de logistique, espaces de loisirs) et d’aménagements nécessitant beaucoup d’espace. La voiture devient indispensable, car le périurbain s’éloigne des réseaux de transport en commun, à l’exception du train ; or, les périurbains doivent se déplacer pour leur travail, leurs loisirs, leurs achats de nécessité, principalement vers le pôle urbain.

B) Les conséquences de la périurbanisation

L’expansion des couronnes périurbaines est synonyme d’augmentation de la population et des espaces productifs, ce qui crée des ressources humaines et matérielles supplémentaires pour les aires urbaines, et agrandit leur marché de consommateurs.

Cependant, certaines zones périurbaines sont en crise, surtout dans les quartiers de grands ensembles (barres d’immeubles). Souvent isolées du reste de l’aire urbaine et dégradées, ces « cités » concentrent les difficultés : population modeste, chômage, insécurité (ex. : Seine-Saint-Denis, quartiers nord de Lyon ou de Marseille…). De plus, les couronnes périurbaines s’étendent au détriment des espaces ruraux, qu’elles urbanisent, réduisant les espaces naturels. La périurbanisation entraîne parfois des conflits d’usage entre les activités et les espaces naturels. Enfin, la périurbanisation engendre des migrations pendulaires entre les périphéries et le centre : ces mobilités génèrent de la pollution, des nuisances sonores et des embouteillages.

Mot-clé

Migrations pendulaires : déplacements quotidiens entre le lieu de résidence et le lieu de travail, créant des flux à heures fixes entre centre et périphéries.

C) Dynamismes et recompositions des espaces périurbains

Les espaces périurbains les plus défavorisés font l’objet de programmes de rénovation urbaine. Le quartier de Montfermeil, dans l’est parisien, a bénéficié de programmes destinés à implanter une école, un centre commercial et des immeubles neufs, à la place d’immeubles devenus inhabitables. Les aménagements se concentrent sur la mixité sociale, la création d’emplois, l’implantation d’équipements (piscine, centres culturels et commerciaux, vie associative…) et des projets d’écoquartiers attractifs.

Les élus luttent contre la pollution et les embouteillages en diversifiant l’offre de transport : amélioration et extension des réseaux de transport en commun respectueux de l’environnement (ex. : le projet du Grand Paris Express crée depuis 2011 de nouvelles lignes de tramways et de RER pour desservir des espaces périphériques éloignés. Certains investissent pour bâtir de nouveaux pôles d’emplois et de services dans les zones périurbaines, afin de réduire les migrations pendulaires avec le pôle urbain.