De 3 à 4 ans, l’enfant va entrer dans une nouvelle phase de développement psychique. Son plaisir va être essentiellement situé autour des zones génitales (Freud parle du stade phallique).
La découverte de son appartenance à un sexe
Les garçons et les filles découvrent qu’ils n’ont pas le même sexe. C’est un sujet de grande interrogation pour le petit enfant qui alimente des croyances complexes pour chacun. Les petites filles pensent qu’un pénis va leur pousser comme aux garçons et les petits garçons sont inquiets de perdre leur sexe.
Les adultes sont les témoins des questions, des rivalités qui se posent entre filles et garçons. En tant qu’ATSEM, vous ne pouvez rester ignorant de cette évolution sans risquer des réactions inappropriées avec les enfants en pleine découverte.
Le professionnel ne doit rien voir de malsain dans les questions souvent naïves des enfants de cet âge. Elles sont naturelles et l’enfant s’interrogera encore plus si l’adulte fait preuve d’incompréhension, de brusquerie ou de gêne.
Le professionnel doit rester attentif si ce sont des propos d’adulte qui sortent de la bouche d’un enfant. Celui-ci assiste ou subit peut-être des comportements le mettant en danger psychique ou physique.
Épouser papa, épouser maman
La découverte de son appartenance à un sexe ou à un autre apprend à l’enfant qu’il est du même sexe que l’un de ses parents, et du sexe opposé par rapport à l’autre.
Le petit garçon va donc essayer de rivaliser avec son père pour retenir l’attention de sa mère qu’il a bien l’intention de séduire. La petite fille entre en rivalité avec sa mère pour s’approprier son papa et l’épouser.
À cet âge, l’enfant n’a pas encore intégré la notion d’interdit et d’inceste. Il n’a pas conscience de sa place dans la descendance de la famille. Il ne connaît pas le concept de génération.
La période est houleuse pour les parents comme pour l’enfant ; les conflits sont nombreux jusqu’à ce que l’enfant fasse son deuil et s’intéresse plutôt aux autres enfants de son âge.
Cette période s’appelle la phase œdipienne. Quand elle se résout pour l’enfant (vers 6-7 ans), celui-ci peut alors se construire selon le modèle du parent du même sexe. Apaisé, il consacre son énergie à l’apprentissage de l’école.
Le plaisir du jeu collectif
La découverte du genre, le fait d’appartenir à la communauté des filles et des garçons s’accompagne vers 4 ans du sentiment d’empathie. Les enfants prennent conscience des émotions des autres camarades. Ils sortent de la période égocentrique et s’intéressent de plus en plus aux réactions des autres.
Cette découverte les amène en capacité de suivre des règles collectives, des règles morales.
Ils peuvent s’intégrer plus facilement dans des activités à plusieurs. Puis vient le plaisir de partager des jeux, de se mettre en compétition, de montrer sa force.
La généalogie
La découverte des autres et du « monde » interroge beaucoup les enfants sur leur place dans la famille, au sein du couple que forment leurs parents, leurs origines et leurs places dans la généalogie.
Ces interrogations les amènent à prendre conscience qu’ils ne sont pas immortels, que les situations ne sont pas permanentes.
Entre 4 et 5 ans, les enfants possèdent suffisamment de vocabulaire pour pouvoir se poser des questions aussi abstraites, notions qu’ils n’au- raient pas traitées quelques mois auparavant.
Vers l’âge de 6 ans, les enfants jouent entre filles ou garçons. Conscient de leurs différences, ils ont des comportements en « clans ».