Entretien avec le jury : Simulation orale

Signaler

071b45ca-b5ed-4d3a-80ea-9e4329304ce3

L'entretien

Une personne de l’organisation du concours invite le candidat à la suivre pour rejoindre la table où siège le jury. Il est accueilli par le président du jury placé face à lui. Un minuteur est placé sur la table et visible par tous.

Jury : Bonjour, asseyez-vous.

Candidat : Madame, Messieurs, bonjour.

Jury : Vous êtes ici pour passer l’épreuve d’entretien du concours de technicien dans la spécialité bâtiment – génie civil. L’entretien durera 20 minutes dont 5 minutes réservées à votre présentation personnelle pendant laquelle vous ne serez pas interrompu. Ensuite, nous vous poserons des questions afin d’évaluer vos connaissances, votre motivation et votre capacité à intégrer le cadre d’emplois. Le minuteur devant vous vous permettra de suivre le déroulement de l’entretien. Avez-vous des questions ?

Candidat : Non

Jury : Donc, si vous êtes prêt, vous pouvez commencer lorsque je déclenche le minuteur.

Le minuteur est mis en route.

Candidat : Bonjour, je m’appelle Pierre Durand et j’occupe actuellement un poste de technicien contractuel au sein d’une commune francilienne de 40 000 habitants. Je vais commencer par vous présenter mon parcours scolaire, les différents postes que j’ai occupés et mes fonctions actuelles. Je terminerai par mes motivations pour une carrière dans le secteur public.

J’ai obtenu en 2012 un BEP de technicien en installation sanitaire et thermique au lycée Eugène Hanaff de Bagnolet puis, en 2013, j’ai obtenu un baccalauréat professionnel en spécialité génie climatique au lycée Maximilien Perret à Alfortville.

De 2014 à 2018, j’étais en CDD chez Cofely en tant que climaticien itinérant, j’effectuais des maintenances préventives et correctives sur des installations de climatisation et des centrales de traitement d’air. Je faisais notamment des astreintes pour des salles de serveurs informatiques avec des interventions en multitechnique.

Mes compétences vont de la maintenance préventive réalisée sur la base de gammes de maintenance, la maintenance curative et les dépannages des installations de climatisation, d’eau glacée et les centrales de traitement d’air. Je travaille avec un système de GMAO, gestion technique informatisée de la maintenance, c’est le logiciel « Mission » de l’éditeur « Alteva ».
J’ai aussi bénéficié au sein de cette société de plusieurs formations et je suis habilité électricien au niveau H1 B2V / BR BC HE. J’ai aussi une habilitation CPCU niveau 1.

Comme j’étais amené dans mes fonctions à côtoyer les personnels techniques des administrations, je me suis intéressé à leurs métiers. J’ai intégré début 2019 les services techniques de ma ville de résidence et je passe aujourd’hui ce concours pour me permettre de progresser et par la suite de devenir responsable du suivi du contrat d’exploitation-maintenance de chauffage-ventilation-climatisation de la commune car je souhaite faire bénéficier mes collègues de mon expérience en matière de CVC et de maintenance multitechnique.
Voilà, j’ai terminé ma présentation.

Jury : Merci. Nous allons donc passer aux questions sur la spécialité. Pouvez-vous définir les différents types de maintenance du bâtiment ?

Candidat : On distingue la maintenance préventive de la maintenance corrective. La maintenance corrective peut être une maintenance systématique, conditionnelle ou prévisionnelle. La maintenance corrective peut être une maintenance palliative, c’est-à-dire un dépannage incomplet, ou une maintenance curative qui remet l’équipement dans son état de fonctionnement d’origine
Il existe 5 niveaux différents de maintenance selon la norme. Le niveau 1 correspond à des actions simples effectuées par les utilisateurs ou un agent non spécialisé, le niveau 2 concerne les opérations courantes réalisables par un agent technique, le niveau 3 correspond à des opérations spécialisées effectuées par un technicien, le niveau 4 à des interventions spécifiques par une équipe spécialisée et le niveau 5 à une rénovation dirigée par le constructeur du matériel.

Jury : En tant que professionnel, que pensez-vous de la climatisation des bâtiments ?

Candidat : La climatisation est indispensable pour maîtriser la température et l’hygrométrie dans certains locaux. C’est le cas des salles des serveurs informatiques, des salles de laboratoire, des salles d’opération chirurgicale, des centres de rééducation fonctionnelle, des maisons de retraite, des grandes tours vitrées, etc. La climatisation est devenue une exigence de confort mais il faut en restreindre l’usage. Une climatisation consomme deux fois plus d’énergie électrique que le chauffage et les fluides frigorigènes sont néfastes pour la couche d’ozone. Paradoxalement, cela participe au réchauffement climatique. La conception des nouveaux bâtiments pourrait être envisagée différemment en diminuant les apports sur les principes de la HQE – haute qualité environnementale – et en utilisant d’autres techniques plus simples, comme le free cooling par exemple.

Jury : Qu’est-ce qu’un contrat multitechnique ?

Candidat : Cela correspond à un contrat passé avec un unique prestataire privé pour réaliser la maintenance des installations techniques de corps d’état techniques. Cela peut être la CVC, la plomberie sanitaire, l’électricité, les automatismes de portes, les contrôles d’accès centralisés, la vidéoprotection, etc.

Jury : Pouvez-vous citer la norme de référence pour les installations électriques ?

Candidat : Il s’agit de la norme NFC 15-100. Mais, pour l’éclairage public, c’est la norme NFC 17-200 qui s’applique.

Jury : Pouvez-vous traduire l’acronyme ERP ?

Candidat : C’est un établissement recevant du public. Il se distingue des immeubles de grande hauteur (IGH), des établissements recevant des travailleurs (ERT) et des immeubles d’habitation. On classe les ERP en différentes catégories et types. Il y a 5 catégories : les établissements de la première à la quatrième catégorie forment ce que l’on appelle les « grands établissements » et la cinquième catégorie les « petits établissements ». Chaque catégorie est classée en fonction de l’effectif du public admissible. Par exemple, la première catégorie accueille plus de 1 500 personnes. Le type d’ERP correspond à la nature de l’activité exercée dans l’établissement, qui peut être multiple. Par exemple, un type R N correspond à un établissement d’enseignement avec une restauration scolaire.

Jury : Qu’est-ce qu’un marché à procédure adaptée ?

Candidat : Un MAPA est un marché dont le montant est inférieur au seuil européen de procédures formalisées. On le dit adapté car les règles de publicité, de délai et de passation inscrites dans le règlement de la consultation sont adaptées en fonction des enjeux et du montant du futur marché.

Jury : Pouvez-vous indiquer la liste des principaux documents composant un dossier de consultation des entreprises, je précise que c’est pour des travaux de rénovation de bâtiment ?

Candidat : Le DCE se compose ordinairement d’un cahier des clauses techniques particulières et d’un cahier des clauses administratives particulières, d’un acte d’engagement, d’un cadre de décomposition du prix global et forfaitaire, d’un règlement de la consultation et des annexes tels que des plans, etc.

Jury : Quel est votre style de management ?

Candidat : Je n’ai pas eu l’occasion véritablement de diriger une équipe. Toutefois, je considère que de nombreux conflits proviennent de problèmes de communication et pourraient être réglés par de la communication et de l’écoute. Je me suis tout de même renseigné sur les différentes formes de management et j’aurais plutôt un management participatif avec mon équipe.

Jury : Quelles sont les obligations du fonctionnaire ?

Candidat : Le fonctionnaire a une obligation d’obéissance hiérarchique, de réserve et de discrétion professionnelle.

Jury : Et ses droits ?

Candidat : Il a un droit à la protection, à la formation permanente, à une liberté d’opinion politique et il a un droit de grève.

Jury : Par qui est élu le maire ?

Candidat : Il est élu par les conseillers municipaux.

Jury : Pouvez-vous citer des regroupements de communes ?

Candidat : Il y a les syndicats de coopération intercommunale et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Cela comprend les communautés de communes, les communautés d’agglomération, les communautés urbaines. Il existe aussi des métropoles, c’est-à-dire des grandes villes.

Jury : Imaginons maintenant que vous êtes en fonction et que l’un de vos agents refuse votre ordre d’effectuer une tâche. Que faites-vous ?

Candidat : J’essaie de savoir s’il y a un problème de sécurité et je lui répète l’ordre.

Jury : Et s’il continue de refuser ?

Candidat : Je le convoque devant mon directeur.

Jury : Vous nous dites que, si vous avez un problème, vous appelez votre supérieur ?

Candidat : Non, non, je tente d’abord de régler cela seul avec l’agent.

Jury : Comment ?

Candidat : Je le vois en face à face pour qu’il puisse s’expliquer.

Jury : Sans faire appel à la force du groupe, de l’équipe ?

Candidat : Si, le groupe est important. Peut-être que d’autres ont le même problème que lui. Je vais communiquer pour régler le problème devant tout le monde.

Jury : Le temps qui était imparti est écoulé. Merci.

Candidat : Merci. Madame, Messieurs, au revoir.

L'avis du Jury

Par la qualité de ses premières réponses, toutes relatives à l’option, le candidat confirme ses connaissances professionnelles.
Lorsque les questions sont élargies au contexte réglementaire, le candidat confirme connaître l’environnement professionnel dans lequel il est sujet à travailler.
À la question relative au DCE, le jury précise que c’est pour des travaux de rénovation de bâtiment. Rien n’étant innocent, il attend ainsi qu’on lui parle de prix forfaitaire et non pas de prix unitaire. Le candidat aurait pu améliorer encore sa réponse en énumérant les pièces dans l’ordre de préséance puisqu’elles prévalent entre elles selon le CCAG travaux.
Lors de sa présentation personnelle, le jury n’a pas manqué de remarquer un déficit en termes de gestion d’équipe et de management et l’interroge donc sur ce sujet. Le candidat répond très correctement.
Pour terminer avec ce bon candidat, le jury propose une mise en situation avec le cas d’un refus d’exécuter un ordre d’un supérieur hiérarchique. Désormais, le jury prend la main sur l’entretien, il interrompt rapidement le candidat, le contredit presque, le met sous tension pour observer ses réactions. Le candidat réagit sans énervement, partage les propositions du jury mais n’arrive toutefois pas à maîtriser à nouveau le rythme.
À la fin, ce candidat aura une note assez bonne.