Dix questions pour connaître le métier de sous-officier de la gendarmerie

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1 - Quelles sont les missions de la gendarmerie ?

L’institution militaire qu’est la gendarmerie nationale veille à la sécurité publique, assure le maintien de l’ordre et l’exécution des lois et participe à la défense. Elle agit au profit de la quasi-totalité des ministères et des grands services de l’État. C’est la seule institution de l’État qui assure plus de 400 missions différentes dans le cadre des trois grands ordres : l’administratif, le judiciaire, le militaire.

Les missions d'ordre administratif (rassurer et protéger)

L’objet de la police administrative est d’assurer la sécurité publique (surveillance générale, sécurité routière, recherche de renseignements, missions de secours et d’assistance, etc.). La gendarmerie effectue cette mission sur 95 % du territoire, au profit de 50 % de la population.

Les missions d'ordre judiciaire (enquêter et interpeller)

La gendarmerie traite plus du quart des crimes et délits commis en France. Cette action comprend la constatation des infractions, le rassemblement des preuves et la recherche de leurs auteurs, en liaison constante avec les magistrats.

Les missions d'ordre militaire (intervenir et défendre)

Outre son rôle de prévôté aux armées, la gendarmerie joue un rôle important dans le domaine de la défense. Dans ce cadre, elle dispose d’équipements nombreux, de l’armement léger jusqu’aux véhicules de l’avant-blindé (VAB) engagés en Afghanistan.

En temps de paix, elle répond à quatre missions essentielles : la dissuasion, la prévention, la protection et la projection. Elle intervient en tous lieux du monde où le gouvernement décide de son action : Côte-d’Ivoire, Liban, Haïti, ex-Yougoslavie, Mauritanie, Mali...

En cas de crise ou de conflit, elle organise sa propre mobilisation, et, avec les armées, participe à la défense du territoire. Dans ce cadre, elle effectue des missions de recherche du renseignement, de protection des principaux points sensibles du domaine civil et, grâce à son implantation sur le territoire, inter- vient immédiatement en cas de menace.

Les missions en 2017

La gendarmerie a consacré plus de 50 % de son activité aux missions de police administrative. Elle a notamment constaté plus de 30 000 accidents corporels, effectué des milliers d’opérations de secours en montagne, en mer et sur les fleuves. Près de 40 % de son activité a été consacrée aux investigations judiciaires : homicides, vols à main armée, cambriolages, vols avec violence, viols et atteintes sexuelles...

Les missions de gendarmerie mobile (sécuriser et maintenir l’ordre)

Les escadrons de gendarmerie mobile constituent une réserve générale à la disposition du gouvernement. Près du tiers de leur temps est consacré au renfort des unités de la gendarmerie départementale.

La gendarmerie mobile dispose de véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG), lesquels sont en cours de remplacement par des ARVIE de Soframe (appelés CENTAURE en gendarmerie).

Présents sur l’ensemble du territoire français, ils ont pour mission de veiller au respect de l’ordre public et interviennent à la demande des autorités civiles. Ils participent également au secours des personnes sinistrées en métropole, dans les départements et collectivités d’outre-mer, mais aussi à l’étranger.

2 - Quels sont les métiers dans la gendarmerie ? 

Actuellement, la gendarmerie comprend plus de 300 métiers qui évoluent au gré des avancées légales et technologiques.

Aux côtés des enquêteurs spécialisés en nouvelles technologies servent, par exemple, des enquêteurs subaquatiques ou des moniteurs en techniques d’intervention.

3 - Quels sont les droits et devoirs des gendarmes ?

Être gendarme, c’est :

être militaire, « soldat de la loi », par un comportement irréprochable appliqué dans un contexte humain ;​

porter un uniforme qui vous distingue du « tout un chacun » et, de ce fait, vous accorde des droits (faire preuve de coercition, bénéficier d’une protection en cas de mise en cause, être logé par l’État...) mais vous impose aussi des devoirs (agir en accord avec la déontologie de la gendarmerie et notamment veiller au respect de la personne humaine quelle que soit la situation).


4 - Est-ce un métier physique ? 

Être gendarme, c’est présenter et entretenir les qualités physiques inhérentes à la condition de militaire. Ne jamais oublier que protéger la population et faire exécuter les lois nécessitent parfois, dans l’instant, au péril de sa vie, une bonne condition physique : défendre une personne agressée, porter secours au milieu de graves intempéries...

5 - Quelles sont les particularité du métier ? 

Être gendarme, c’est : 

 recevoir une instruction de 12 mois, dont un stage en unité, avec des formations physique, militaire, judiciaire, administrative et de relations humaines ;​

dès la première affectation, choisie selon le classement à la sortie de l’école, se voir concéder gratuitement par nécessité absolue de service un logement adapté à la situation familiale et avoir l’obligation de l’occuper ;

percevoir une solde d’environ 1 670 € net (pour un célibataire, après 3 années de service) ;

suivant ses capacités et ses diplômes, pouvoir préparer une carrière de gradé, voire d’officier ;

accomplir des missions valorisantes pour la protection des personnes et des biens, la sécurité, la tranquillité, la salubrité publiques et l’exécution des lois ;


6 - Quels sont les « avantages » du métier ?

45 jours de permission par an en sus des fêtes légales et des permissions exceptionnelles pour événements familiaux.​

Une affiliation à la Sécurité sociale et à une caisse mutualiste et une importante action sociale (secours, colonies de vacances, maisons familiales...).

Une réduction sur le réseau SNCF (75 %).

Être reconnu dans ses œuvres au travers des décorations civiles et militaires.

Une possibilité de pension de retraite après 17 ans de service (27 ans pour les officiers). 

Une possibilité d’aide à la reconversion en milieu civil.

7 - Qui dirige la gendarmerie ? 

Force militaire, la gendarmerie nationale dépend du ministère de l’Intérieur depuis la loi du 3 août 2009. Auparavant dirigée par un préfet ou un magistrat, elle est actuellement commandée par un officier général : le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN). Son adjoint, également officier général, porte le titre de major général.

Elle s’articule en grands commandements territoriaux ou techniques et comprend notamment la gendarmerie départementale ; la gendarmerie mobile ; les formations spécialisées ; les écoles.

8 - Quels sont les offices dépendants de la gendarmerie ? 

Elle est présente dans tous les offices centraux de lutte contre la délinquance et en dirige quatre :

l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) ;​

l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) ;

l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) ;

l’Office central contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), anciennement appelé office central contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCHGCG).

9 - Où se déroule la formation ? 

Pour former l’ensemble de ses 100 000 hommes et femmes, la gendarmerie nationale dispose d’écoles et de centres de formation qui dépendent du commandement des écoles sis à Rochefort (17).

Les écoles se situent à : Châteaulin (Finistère), Chaumont (Haute-Marne), Melun (l’école des officiers, Seine-et-Marne), Montluçon (Allier), Rochefort (Charente-Maritime), Tulle (Corrèze) et Dijon (Côte-d’Or).

Les centres de formation sont à : Antibes (Alpes-Maritimes) pour l’entraînement nautique ; Chamonix (Haute-Savoie) pour la formation montagne ; Fontainebleau (Seine-et-Marne) pour les motocyclistes ; Gramat (Lot) pour la formation des maîtres-chiens ; Saint-Astier (Dordogne) pour l’entraînement des forces ; Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) pour l’informatique, le renseigne- ment et la police judiciaire.

10 - La gendarmerie est-elle présente à l'étranger ? 

La gendarmerie contribue, dans le cadre de l’assistance technique, à la formation des personnels des gendarmeries ou forces de sécurité étrangères, en mettant à leur disposition ses propres personnels.

La gendarmerie engage des détachements prévôtaux lorsque des unités de l’armée française interviennent à l’étranger : Afghanistan, Côte-d’Ivoire, guerre du Golfe, ex-Yougoslavie, etc.

Elle est présente dans les ambassades et les détachements dans les organismes internationaux.