La stabilisation de la IIIe République passe par le choix de symboles forts, reliant ce régime à la Révolution française. À la même période, la France se lance dans une course à la colonisation, constituant le deuxième plus grand empire au monde.
1 - Repères chronologiques
2 - Les cérémonies et les symboles républicains
En 1892 a lieu le centenaire de la naissance de la Ire République. La République est plus solidement implantée et cette célébration rappelle le rôle de la période révolutionnaire.
Cela permet au nouveau régime de préciser qu’il ne se situe pas dans la lignée de la Terreur, mais qu’il reprend à son compte une partie des héritages de la Révolution française. Cette commémoration favorise l’acceptation de ce régime.
Des lois permettent au régime républicain de préciser sur quelle symbolique il s’appuie :
– la Marseillaise devient l’hymne national. Ce chant guerrier, écrit par Rouget de Lisle pendant la Révolution, rappelle la nécessaire union du peuple contre ses adversaires ;
– le 14 juillet devient le jour de la fête nationale. Cela fait débat car cette date est choisie pour la prise de la Bastille (1789) et pour la Fête de la Fédération (1790) ;
– le drapeau tricolore est confirmé comme symbole. Il est issu de la Révolution française et reprend les couleurs de la ville de Paris (bleu et rouge) et le blanc de la monarchie en son centre ;
– Marianne est l’allégorie de la République. Elle porte un bonnet phrygien en référence aux esclaves affranchis de la période antique et symbolise donc la liberté ;
– la devise liberté, égalité, fraternité fait aussi son grand retour, tout en suscitant des débats. Certains représentants auraient préféré la solidarité à l’égalité et d’autres trouvent que la fraternité est trop connotée religieusement.
Cette symbolique républicaine rappelle ainsi aux Français qu’ils vivent en République et que celle-ci est porteuse de valeurs issues de la période révolutionnaire.
3 - L’expansion de la colonisation
En 1870, la France possède déjà des colonies aux Caraïbes, à la Réunion, dans des comptoirs en Inde, en Algérie et en Indochine. L’empire français s’étend de façon importante durant la IIIe République avec la création de l’Afrique occidentale française (AOF) et de l’Afrique équatoriale française (AEF) par exemple.
L’expansion coloniale aide à valoriser la fierté nationale après la défaite face à la Prusse. Jules Ferry justifie cette idéologie coloniale par la mission civilisatrice de la métropole vis-à-vis des populations locales. D’autres pays européens sont en pleine expansion, ce qui aboutit à la conférence de Berlin (1885) pour un partage pacifique de l’Afrique. Les conquêtes sont violentes et engendrent des déplacements forcés de populations.
À la veille de la Première Guerre mondiale, l’empire français est le deuxième empire du monde après le Royaume-Uni ; il s’étend sur 10 millions de km2 et la France administre 50 millions de colonisés.
Certains territoires sont des colonies de peuplement (Algérie) quand d’autres sont des colonies d’exploitation (AOF). La France pratique à la fois une politique coloniale d’assimilation (usage de la langue française) et une politique d’association en se servant des élites locales. Les ressources économiques locales sont exploitées par la métropole, et les populations sont souvent soumises au travail forcé.
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