La réforme de l’orthographe : notre guide complet
Récemment, la réforme de l’orthographe de l’Académie Française proposée en 1990 a été adoptée. Même si ce n’est pas la première fois que les règles d’orthographes changent, cela a bousculé le monde du Français, et certaines règles ont changé.
Pour ne pas te perdre, nous avons regroupé tous les changements survenus avec cette nouvelle réforme de l’orthographe.
SOMMAIRE
- Pourquoi une réforme de l’orthographe
- Règle sur le trait d’union
- Règle de laissé + infinitif
- Règle des mots empruntés et des anomalies
- Règles des verbes en -eler et -eter, des noms en -olle et des verbes en -otter
- Règles sur les accents et le tréma
Pourquoi une réforme de l’orthographe ?
Au fil des années, différentes réformes de l’orthographe ont été adoptées dans la langue française pour diverses raisons. La première grande réforme de l’orthographe est arrivée en 1740, puis il y en a eu d’autres en 1835, 1878 et 1935.
Voici quelques raisons qui ont motivées l’adoption d’une nouvelle réforme de l’orthographe :
- la simplification de l’orthographe ;
- la modernisation ;
- l’uniformisation ;
- Etc.
De nombreuses personnes sont attachées à l’orthographe traditionnelle et voient les changements comme une perte de l’identité culturelle de la langue. Cependant, d’autres pensent que les réformes sont nécessaires pour aider la langue à s’adapter et à rester pertinente dans un monde en évolution rapide.
L’objectif de cette nouvelle réforme de l’orthographe n’est donc pas de réformer, mais de proposer des ajustements sans que ceux-ci ne deviennent la norme. Ces nouvelles règles sont donc recommandées, mais en aucun cas obligatoires.
La règle sur le trait d’union
Une des premières règles de la réforme de l’orthographe concerne le trait d’union. En effet, celui-ci pouvait causer quelques problèmes.
Dans la langue française, le trait d’union a plusieurs types d’emplois :
- syntaxiques
- lexicaux
Avant, pour écrire les nombres, on utilisait le trait d’union qu’entre les dizaines et les unités, sauf quand elles étaient liées par « et ». Aujourd’hui, avec la nouvelle réforme, il est possible de mettre un trait d’union entre chacun des termes d’un nombre composé.
Exemple avant : vingt-trois, cent deux.
Exemple maintenant : vingt-et-un, cent-trois.
Les règles sur certaines soudures de mots ont aussi changé. En effet, les mots composés contenant un préfixe, par exemple, pourront s’écrire sans trait d’union.
Exemple : extra-terrestre = extraterrestre. Porte-monnaie = portemonnaie. Contre-pied = contrepied.
La règle de laissé + infinitif
La nouvelle réforme de l’orthographe a changé une seule règle grammaticale.
Le participe passé de « laisser » suivi d’un infinitif peut rester invariable. On pourra donc dire « elle s’est laissé aller », au lieu de « elle s’est laissée aller ».
L’Académie française a choisi de ne pas réformer toutes les règles de la grammaire et de l’orthographe. C’est pour cette raison que cette règle ne s’applique qu’au participe passé de « laisser ».
La règle des mots empruntés et des anomalies
La réforme de l’orthographe de 1990 a changé quelques règles concernant les mots empruntés et les anomalies.
Pour rappel, les mots empruntés sont des mots que l’on a piqués dans d’autres langues, comme graffiti, sandwich, shopping, etc. Le problème, c’est qu’on ne sait jamais comment les écrire au pluriel.
On retrouve aussi plusieurs anomalies dans l’orthographe de certains mots en français. Elles correspondent à des graphies non conformes aux règles générales de l’écriture française (ex : un oignon).
La nouvelle réforme de l’orthographe à tout simplifié. Par exemple, on pourra écrire des graffitis, des sandwichs, etc. Il en va de même pour des mots comme revolver, qui pourra s’écrire révolver, ou senior qui pourra s’écrire sénior.
La règle des verbes en -eler et -eter et des noms en -olle et les verbes en -otter
Avec cette réforme, l’orthographe de certains mots et verbes a changé pour être simplifiée.
Avec les verbes en -eler et -eter, le problème venait du fait qu’au moment de leur conjugaison, leur usage n’était pas fixé entre le choix du procédé pour noter le “e ouvert”. À titre d’exemple, on ne savait pas quoi écrire entre elles renouvèlent ou elles renouvellent.
Avec la nouvelle réforme, l’emploi du « e » avec accent grave s’étend maintenant à tous les verbes en -eler et -eter. Les seules exceptions restent appeler, rappeler et jeter.
Exemple : elles harcèlent, mais elles appellent.
Aussi, les noms en -olle et les verbes en -otter pourront s’écrire avec un seul « t ». Frisottis pourra s’écrire frisotis, et boulotter pourra s’écrire bouloter.
La règle sur les accents et le tréma
La réforme orthographique a aussi changé certaines règles avec les accents et les trémas, notamment avec l’accent circonflexe, qui pouvait souvent porter à confusion.
Les accents graves
Pour que la graphie reste conforme à la prononciation, certains noms ont changé leur accent aigu contre un accent grave. Les verbes qui se conjuguent au futur et au conditionnel sur le même modèle que « céder », ou les inversions comme « puissè-je » sont aussi concernés.
Exemple : évènement, règlementaire, nous cèderons, etc.
L’accent circonflexe
L’accent circonflexe est un peu la bête noire des professeurs de français. En effet, il représente une difficulté pour les élèves et son emploi est souvent incohérent et arbitraire.
Aujourd’hui, pour faire plus simple, l’utilité de l’accent circonflexe est “restreinte” sur les lettres “i” et “u”. En revanche, il est présent sur les voyelles « a », « o », et « e ».
L’accent circonflexe reste tout de même obligatoire sur un « i » ou un « u » dans certains cas :
- Avec les mots pour lesquels il apporte une distinction de sens. Ex : un jeûne, un jeune, mûr et mur, etc.
- Avec les mots pour lesquels il marque une terminaison dans la conjugaison. Ex : nous suivîmes, nous aimâmes, etc.
Le tréma
Enfin, le tréma est en théorie utilisé pour indiquer qu’il faut prononcer la lettre concernée avec un son unique. En revanche, lorsque l’on trouve un tréma sur une voyelle qu’on ne prononce pas, on ne sait plus quoi faire (ex : aiguë).
La réforme de l’orthographe propose que dès maintenant, le tréma soit placé sur la voyelle qui doit être prononcée.
Exemple : Aigüe, contigüe, exigüe, contigüité, etc. On utilisera aussi le tréma pour spécifier la prononciation des exceptions suivantes : argüe, gageüre, mangeüre, rongeüre, vergeüre.