L’origine des candidats, facteur discriminant pour l’accès aux masters
Par digiSchool avec l’AFP.
L’étude « ne constate pas de discrimination significative à l’encontre des candidats en situation de handicap ». Mais elle indique que « les candidats d’origine maghrébine sont pénalisés dans leurs démarches », car on leur répond moins souvent.
La discrimination est « aggravée à la fois par l’organisation du recrutement (elle est plus élevée lorsque le responsable décide seul) et par l’attractivité de la formation, liée au nombre de candidats et aux débouchés professionnels du master », ajoute-t-elle. Les filières les plus attractives étant, en effet, les plus discriminantes.
Cette étude de « testing » a été réalisée par une équipe de chercheurs de la fédération TEPP du CNRS dans le cadre de l’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans l’enseignement supérieur (Ondes), lancé mardi par l’Université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée). Elle a évalué les discriminations dans l’accès aux master selon deux critères, une origine étrangère et une situation de handicap.
Discriminations envers les étudiants : une étude réalisée auprès de 607 masters dans 19 universités
Plus de 1 800 demandes d’informations sur les modalités d’inscription ont été envoyées en mars 2021 aux responsables de formation de 607 masters, dans 19 universités. Trois candidatures ont été envoyées par formation. Une venant d’un étudiant qui déclare être en fauteuil roulant, une d’un étudiant dont le nom suggère une origine d’Afrique du Nord et une d’un candidat dont le nom suggère une origine française.
Dans le détail, le taux le plus élevé de réponses positives aux demandes d’information (qui est de 69,7 %) est obtenu par le candidat d’origine française sans handicap. Il dépasse de deux points le pourcentage de réponses du candidat avec handicap.
Le demandeur d’origine maghrébine n’obtient, lui, que 61,1 % de réponses positives. Une baisse de 8,6 points de ses chances, soit 12,3 % en termes relatifs, souligne l’étude.
La discrimination par l’origine apparaît « de manière significative » dans deux grands domaines. Droit, économie et gestion – les masters juridiques étant les plus discriminants – et Sciences, technologies et santé. La proportion de masters discriminants est de 33,3 % dans les filières juridiques et de 21 % dans le domaine des sciences, technologies et de la santé, détaille l’étude.
« Alors que le débat public et les travaux de recherche sur les discriminations sont principalement focalisés sur le domaine de l’accès à l’emploi, le constat est que les discriminations prévalent bien avant l’insertion professionnelle, dans l’accès même à la formation », conclut le rapport.