Parcoursup, bourses, logement étudiant : le ministre de l’Enseignement supérieur présente sa feuille de route
Quelques mois après sa prise de fonction à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Patrick Hetzel, ex-directeur général pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle de 2008 à 2012, a présenté à la presse la feuille de route de son ministère, qui s’articule autour de trois axes principaux :
- Accompagner et former les étudiants aux défis de demain
- Investir dans la recherche pour innover et accroître l’impact de la recherche
- Responsabiliser, évaluer et simplifier les modes d’actions au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche
Zoom ici sur les annonces visant à accompagner et favoriser la réussite des étudiants dans l’enseignement supérieur.
“Faire le ménage” dans les formations privées
L’offre de formation a explosé depuis plusieurs années, tant dans le public que dans le privé ; ce qui est une bonne chose, mais pour les étudiants et leur famille, un risque aussi de « mal choisir » ; et ce à cause de quatre difficultés :
- le manque de lisibilité par rapport au nombre et à la diversité des formations proposées
- une transparence insuffisante de l’information
- des contrôles limités sur la qualité des formations, notamment celles “qui cherchent à contourner Parcoursup”
- une complexité administrative, notamment due au statut des établissements
Dans la continuité de l’initiative portée par Sylvie Retailleau, le ministre tient donc à “aller au bout du chantier de la régulation de l’offre de formation dans l’enseignement supérieur, notamment dans le privé”. Pour cela, et selon les mots de Patrick Hetzel, “il est essentiel que l’État fasse le ménage”. Plusieurs mesures ont été annoncées pour répondre à ces quatre difficultés :
- simplifier et clarifier le cadre juridique des établissements, entre établissements publics, établissements sous contrat avec l’État et les acteurs privés.
- renforcer des dispositifs de contrôles et de sanctions, afin de donner les moyens juridiques à l’État de mettre fin aux dérives de certains acteurs du secteur privé. Selon le ministre, 400 à 500 formations pourraient être concernées ; mais sans plus de précisions quant aux critères de contrôle.
- proposer un référentiel de qualité de la formation commun à tous les ministères, sur la base des travaux du label “privé”. L’objectif des concertations sur ce sujet sera de définir un socle commun de qualité de la formation, pour devenir opérationnel dans Parcoursup à l’automne 2025.
- définir d’une charte déontologique des salons étudiants, visant à limiter les pratiques de communication agressive.
Et parce que la réussite des étudiants passe aussi par l’insertion professionnelle, le ministre souhaite aider les étudiants à savoir quels parcours mènent à l’emploi. Pour cela, et même si des indicateurs existent déjà sur Parcoursup, de nouvelles données détaillées devraient être affichées sur les fiches de présentation des formations sur la plateforme dès 2025, tels que les taux d’insertion ou encore les conditions d’embauche.
Garantir de bonnes conditions d’études
Bien former les étudiants nécessite aussi de leur garantir de bonnes conditions d’études. Cela passe premièrement par une restauration accessible et à tarif modéré sur tout le territoire. Pour palier aux zones blanches dans lesquelles les services de restauration du CROUS ne sont pas déployés, un conventionnement avec des cantines scolaires ou administratives seront possibles.
Deuxièmement, Patrick Hetzel a ré-affirmé la construction logements neufs (7 500 par an, dont 4 000 en Île-de-France). À l’heure actuelle, le parc de logements étudiants représente 235 000 places ; 175 000 gérées par les CROUS et 60 000 par les bailleurs sociaux.
Troisièmement, un plan « santé mentale des étudiants » sera lancé, dans le cadre de la Grande Cause Nationale pour 2025. Ce plan suivra 4 objectifs :
- mieux informer les étudiants sur les services d’aide
- renforcer le dépistage par l’appui aux services de santé étudiants
- développer les partenariats avec les réseaux médico-sociaux dans les territoires
- favoriser un meilleur accès aux plateformes numériques par l’orientation de la demande et de l’offre de soins.
Réforme des bourses CROUS en 2026
C’est également une annonce à retenir, mais dont les modalités seront encore à définir lors des concertations qui seront menées au printemps 2025. Le ministre a annoncé la conduite d’une réforme des bourses sur critères sociaux. Son objectif ? Une plus grande lisibilité et une meilleure efficacité du système de bourses, pour une mise en œuvre à la rentrée 2026.
En effet, le système de bourses du Crous est actuellement “trop complexe” et “peu clair”. Cette réforme viserait à :
- rendre le système plus lisible,
- appliquer un système plus progressif et adaptable pour “éviter les injustices sur les seuils fixés”,
- simplifier les démarches, voire une automatisation à l’accès aux bourses. Pour cela, la création d’une application est une piste évoquée par le ministère.