Enquête : qu’est-ce qui rend les jeunes heureux au travail ?
La deuxième édition du baromètre sur le bonheur au travail vu par les jeunes de 18-24 ans, réalisé par le groupe ISC Paris avec l’institut d’études BVAXsight, vient d’être dévoilée. Si 80 % des sondés se disent satisfaits au travail, l’anxiété et les attitudes sexistes restent encore très présentes dans leur quotidien.
Parmi les 1 100 jeunes répondant à l’enquête, 532 jeunes actifs ont donné leur vision et leur rapport au monde du travail. Et l’humeur semble être globalement au beau fixe, puisque l’enquête révèle que parmi les jeunes de 18-24 ans actuellement en poste, 80 % se disent satisfaits de leur travail actuel.
Le job de rêve vu par les jeunes : un bon salaire et plus de temps libre
L’élément le plus important pour qu’un emploi soit considéré comme le « job de rêve » est, bien entendu, le salaire (pour 44 % des jeunes). Ce critère surpasse l’ambiance au travail, même si les 18-24 ans semblent faire davantage attention au soin qu’une entreprise prend de ses salariés.
Autres informations révélées par l’enquête : la conception d’un job de rêve change chez la jeune génération. En effet, plus d’un quart des sondés considèrent qu’être à son compte constitue le « saint graal », et cette proportion a tendance à augmenter. En outre, l’emploi idéal des jeunes doit faire davantage de place au temps libre pour leur vie personnelle (43 %). L’intérêt et la reconnaissance du travail accompli, même s’ils restent importants, sont des critères en baisse.
Comme en 2022, l’enquête d’ISC PAris et BVAXsight souligne qu’un équilibre vie professionnelle-vie personnelle satisfaisant pour les jeunes passe d’abord par des horaires flexibles. C’est le cas pour 53 % des jeunes interrogés, et plus spécifiquement pour 57 % des femmes.
Les jeunes actifs satisfaits de leur vie professionnelle…
On l’a dit, 80 % des jeunes de 18-24 ans actuellement en poste se déclarent satisfaits au travail. Plusieurs facteurs contribuent à ce sentiment positif. Tout d’abord, 86 % des jeunes interrogés sont satisfaits de l’autonomie dont ils bénéficient dans le cadre de leurs missions. 83 % affirment évoluer dans une bonne ambiance de travail, et un nombre identique disent se sentir bien intégrés à leur entreprise actuelle. Autre élément très positif : 80 % des jeunes interrogés se réjouissent du fait que leur travail ait du sens pour eux.
…mais 43 % des jeunes se déclarent stressés au travail
Toutefois, ces chiffres positifs sont à nuancer. 43 % des sondés se déclarent en effet stressés au travail. Une proportion qui explose chez les CSP+ : 69 % d’entre eux affirment être stressés dans leur vie professionnelle. De plus, 43 % disent ne pas être satisfaits de leur rémunération. Enfin, seul un quart des jeunes actifs a pris l’initiative de négocier son salaire à l’embauche. Preuve qu’il faut encore sensibiliser sur ce sujet.
Le sexisme et les stéréotypes de genre toujours bien présents
Malgré de nombreux points positifs, l’étude montre également que le sexisme et les stéréotypes de genre restent toujours bien ancrés dans le monde du travail. Ainsi, 56 % des jeunes femmes interrogées pensent que l’égalité salariale ne s’améliore pas. Et seules 37 % d’entre elles estiment qu’il est aussi facile pour une femme que pour un homme de trouver un poste.
Le plafond de verre, lui aussi, persiste concernant la projection à long terme. 57 % des jeunes pensent donc que les hommes sont encore privilégiés dans l’accès aux postes à responsabilités. Plus frappant, 72 % des jeunes femmes estiment qu’elles ne peuvent pas autant accéder à ce type de poste.
Les stéréotypes de genre liés à différents secteurs du travail sont également toujours là. Deux exemples issus du sondage : 43 % des jeunes sondés considèrent que les métiers des ressources humaines sont plus accessibles aux femmes. À l’inverse, les métiers de la finance (43 %), les métiers d’ingénieurs (55 %) ou ceux de la direction (54 %) seraient plus ouverts aux hommes. Ces stéréotypes empêchent encore les femmes de se projeter dans certaines carrières.
Pour finir, les attitudes et décisions sexistes continuent d’être pointées du doigt par les jeunes de 18-24 ans. Et pour cause : 77 % des jeunes interrogés admettent que les femmes y sont régulièrement confrontées. 52 % des jeunes considèrent que la situation reste sans évolution, ou même qu’elle se détériore.
Ainsi, malgré un bien-être général des jeunes actifs, certains aspects sont encore à faire évoluer en vue d’une amélioration de l’environnement professionnel.