Les différences entre un conseiller financier et un gestionnaire de patrimoine
Plutôt conseiller financier ou gestionnaire de patrimoine ? Ces deux métiers t’intéressent, mais tu as du mal à faire la différence ? Spécificités, compétences requises ou encore idées reçues, on t’éclaire sur ces métiers de la finance.

Article rédigé en partenariat avec Suptertiaire.
Pour comprendre au mieux les métiers de conseiller financier et de gestionnaire de patrimoine, nous avons interviewé Jehan SORG, responsable pédagogique chez Suptertiaire.
C’est avec son expertise, qu’il nous dévoile les coulisses de ces métiers, leurs différences, les compétences clefs, les qualités essentielles à avoir ainsi que les formations permettant de s’y préparer.
En quoi les métiers de conseiller financier et de gestionnaire de patrimoine différent ?
Dans les faits, ce sont des métiers qui sont proches, mais pas identiques en effet.
Un conseilleur financier a vocation à conseiller et accompagner ses clients à la mise en place d’instruments financiers dans le but d’optimiser leur épargne et choisir leurs produits. Son rôle consiste donc à s’assurer de l’adéquation entre la stratégie de son client et le véhicule choisi. Il informe son client sur la nature des instruments financiers, leurs rendements passés ainsi que le risque de perte en capital et agît dans une logique court-moyen terme.
Le métier de conseiller en gestion de patrimoine consiste à accompagner des clients dans une stratégie globale de gestion, d’optimisation de l’organisation patrimoniale, ce que se fait à plus long terme que le précédent. Le conseiller en gestion patrimoine accompagne aussi ses clients dans des thématiques successorales ou encore de gestion du patrimoine professionnel.
Quelles sont les compétences clefs et les qualités à avoir pour exercer ces métiers ?
Pour exercer ces métiers et accompagner au mieux les clients, il faut un savant mélange de compétences techniques et de qualités humaines.
Le métier de conseiller financier va demander des connaissances en produits financiers (produits bancaires, crédits, assurances, assurances vies, etc.), en analyse financière, en règlementation bancaire et financière (TRACFIN entre autres), en analyse financière et en fiscalité sur les instruments financiers.
Le conseiller en gestion de patrimoine requiert une expertise financière, une maîtrise de la fiscalité du particulier et de l’environnement professionnel ainsi que du droit patrimonial. À cela, rajoutez de réelles capacités d’écoute active, de l’aisance relationnelle, un bon sens de l’éthique et de la discrétion ainsi qu’un esprit d’analyse et de synthèse. Cela fait déjà une bonne recette !
VRAI ou FAUX : le gestionnaire de patrimoine ne s’occupe que des clients qui ont déjà un gros patrimoine afin de le faire fructifier davantage ?
C’est complètement faux et heureusement.
Vous pouvez consulter un conseilleur en gestion de patrimoine à partir du moment où vous souhaitez développer, faire fructifier, organiser ou transmettre votre patrimoine.
Les clients sont parfois découragés par le fait qu’il y ait des honoraires de conseil à régler, ce qui a eu tendance à donner naissance à des légendes urbaines sur le fait qu’il faudrait avoir des montants minimum à placer pour qu’un rendez-vous soit intéressant, mais c’est faux. Les honoraires de conseil garantissent une totale impartialité dans le conseil reçu.
Ils varient en général en fonction des conseillers, rendant ce service plus ou moins accessible dépendant des revenus de chacun, mais il suffit de se renseigner sur la place et de trouver chaussure à son pied comme pour tout !
Il est dans l’intérêt logique d’un conseilleur d’acquérir des clients avec de plus en plus de moyens, il en va aussi de sa réputation professionnelle. Quel meilleur moyen d’y parvenir que de conseiller des personnes qui sont en phase de construction patrimoniale et qui lui feront donc confiance pour le faire faire fructifier ?
Quels sont les types de clients qu’un gestionnaire de patrimoine rencontre ? Et ceux d’un courtier ?
Le conseiller en gestion de patrimoine va rencontrer des clients de tout âge, de tous moyens et de toutes préoccupations et uniquement des personnes physiques. Cela va du chef d’entreprise au pilote de ligne en passant par le militaire du rang. Ces mêmes clients sont susceptibles de rencontrer un courtier en prêt immobilier dans le cadre du financement de leurs opérations.
Dans le cas d’une personne morale, le conseiller en gestion de patrimoine va se cantonner à l’organisation du patrimoine du dirigeant et n’interviendra pas sur des sujets de comptabilité propre à son entreprise.
Est-ce que ces deux métiers sont forcément en lien avec l’immobilier ?
Le placement préféré des français reste l’immobilier, donc oui. L’immobilier est un moyen de construire des revenus stables et sécurisés via des investissements rentables.
Ces deux métiers consistent, non seulement, à maîtriser les sujets immobiliers, mais aussi à conseiller leur clientèle sur les différentes façons d’investir dans ce secteur : SCPI, OPCI, démembrement de propriété, bien immobilier, etc.
Il faut donc rester en veille sur toutes les évolutions réglementaires et économiques pouvant influer sur le marché immobilier.
C’est un des versants de ces métiers qui sont aussi en lien avec les investissements de type boursier ou de private equity. La diversification des investissements est bien souvent au cœur des stratégies mises en place.
Existe-t-il des tendances qui peuvent faire évoluer ces métiers ?
Oui, et heureusement. Les temps changent, les solutions d’épargne et de rendement aussi, le conseil changera donc avec. Il est à noter tout de même que, à juste titre, les conseillers font preuve d’une grande prudence concernant les cryptoactifs.
Au même titre que pour l’immobilier plus tôt, les conseillers doivent se maintenir à jour des évolutions en matière de réglementation et de marché quant à ces actifs qui séduisent de plus en plus de par leur potentiel et de par leur caractère innovant.
Ils ont un rôle de conseil et de mise en garde vis-à-vis des risques de pertes en capital, notamment sur des actifs qui, comme ceux-ci, sont jeunes et volatils.
En revanche, au vu de la réglementation très stricte et parce que le sujet revient sur de nombreux thèmes pédagogiques, il nous faut apporter un éclairage : il y a peu de chances de voir arriver l’Intelligence Artificielle dans ce secteur dans les prochaines années. D’abord, parce que les clients ne sont absolument pas prêts à remplacer le conseiller en gestion de patrimoine par Chat GPT, mais aussi parce que la valeur ajoutée d’un conseiller se situe dans sa capacité de réflexion et leur conseil.
VRAI ou FAUX : exercer ces métiers, c’est devenir le meilleur ami des banques ?
Vrai et faux ! C’est en même temps devenir leur meilleur ami parce que vos clients vont (sûrement) vouloir financer leurs projets en levant du crédit, et en même temps devenir leurs meilleurs ennemis parce que certaines solutions ou stratégies impliquent de facto l’utilisation de l’épargne de vos clients pour leur mise en place (ex : SCPI ou assurances vies, quand elles ne sont pas commercialisées au sein de la banque du client).
Quelles vont être les leviers pédagogiques les plus importants dans ces formations chez Suptertiaire ?
SupTertiaire sort deux nouvelles formations :
Chez Suptertiaire, à l’image du Groupe Eureka Education, nous sommes extrêmement attentifs à proposer une pédagogie innovante et engageante.
Les leviers les plus importants dans ces deux formations vont être ceux de l’engagement (la sensibilisation aux enjeux métiers) ; de l’expérience afin que nos étudiants puissent bénéficier de contenus les plaçant en situations réelles simulées (jeux de rôles, présentations, etc.) ; afin qu’ils soient amenés à une réflexion approfondie sur les attendus pédagogiques et s’entraînent ardemment au développement de leurs compétences.