Concours Puissance Alpha : entretien avec Agnès Laville (Présidente) et Astrid Woitellier (Déléguée Générale)
Mercredi 16 octobre 2024, digiSchool a assisté à la conférence de rentrée 2025 de Puissance Alpha, le très connu concours commun d’entrée en école d’ingénieurs. Ce fût l’occasion pour nous de découvrir les nouveautés de cette année et de vous les partager ! Spoiler Alert : une nouvelle école fait son intégration et l’épreuve écrite de français disparait !
Agnès Laville, Directrice Générale de l’ISEN Yncréa Méditerranée et Présidente du Concours Puissance Alpha et Astrid Woitellier, Déléguée Générale du Concours Puissance Alpha étaient au micro de digiSchool pour nous parler des études d’ingénieur. On te laisse découvrir notre échange !
Podcast
Retranscription
Laurine de digiSchool – On pense rarement à l’option école d’ingénieurs quand on ne sait pas quoi faire au lycée. Pourtant, pas besoin d’être un as des maths ou d’avoir obtenu une mention très bien au bac pour intégrer de beaux cursus tourner vers l’avenir. Et on va te le prouver aujourd’hui. Quelles spécialités choisir au lycée ? Comment faire sa place dans le milieu de l’ingénierie en tant que femme ? Quelles différences entre un bachelor en ingénierie et un titre d’ingénieurs ? Ou encore quels sont les chiffres clés de l’employabilité et des salaires en sortie d’études ? Si les études d’ingénieurs t’intéressent, je t’invite à rejoindre ma conversation avec Agnès Laville et Astrid Woitellier, respectivement Présidente et Déléguée Générale du concours Puissance Alpha. Bonne écoute.
Agnès Laville – Chez Puissance Alpha, on n’intègre pas seulement les bacheliers qui ont choisi la doublette magique “maths/physique-chimie”. Nous avons une ouverture sur évidemment d’autres enseignements de spécialités, des profils également 1 science, des profils technologiques. Et donc ça nous permet d’avoir dernière une sélection basée sur à la fois les dossiers et à la fois sur différents profils que l’on intègre en mettant en plus ensuite dans les écoles des pédagogies différenciées. Donc, on a cette volonté d’ouverture sur des profils très ouverts, très différents de ceux qu’on a l’habitude d’avoir dans les écoles d’ingénieurs.
Astrid Woitellier – Chez Puissance Alpha, c’est 40 % de nos intégrés qui n’ont pas fait “maths/physique-chimie”, mais tout un tas d’autres doublettes.
Laurine de digiSchool – Et donc au niveau des épreuves écrites, là aussi chaque programme va mettre ses propres coefficients justement pour personnaliser. Tout le monde passe les mêmes épreuves, mais avec des coefficients et des notations différentes. C’est cela ?
Astrid Woitellier – Exactement ! Mêmes épreuves : maths / sciences / anglais. Même les exercices sont adaptés si tu as fait 2 science, 1 science ou techno. Et chaque école choisie les coefficients.
Agnès Laville – Même pour les programmes différents, on peut avoir des coefficients différents par programme. On citait tout à l’heure 80 programmes, chaque programme nécessite d’avoir peut-être une meilleure compétence en mathématiques, en physique, en informatique ou en technologie. Donc,on va en fonction du profil et du programme, recueillir finalement des compétences spécifiques pour chaque étudiant qui correspondent aux spécificités du programme en question.
Laurine de digiSchool – On a pas mal parlé de la personnalisation, maintenant, on va parler un petit peu des filles. Pendant la conférence, vous avez évoqué 27 % de filles. Quel message vous leur passeriez pour qu’elles tentent elles aussi le concours ?
Astrid Woitellier – Osez ! Surtout, surtout, surtout ne vous bridez pas ! Vous avez tout pour réussir, les études ont tout pour vous plaire et vous ne le savez pas encore !
Agnès Laville – Venez, ouvrez la porte, venez vous rendre compte par vous-même à quel point le métier d’ingénieur peut être passionnant et s’adapte aussi à vous, les jeunes femmes qui excellent dans ces métiers, qui ont des capacités managériales différentes. Ce n’est pas meilleur, c’est différent. Et la différence fait partie des valeurs du concours Puissance Alpha. C’est cette différence qui fait que nos promotions au sein des écoles sont variées, riches, créatives. Et les femmes y contribuent donc on est évidemment extrêmement ravis quand des jeunes femmes intègrent. Mais effectivement, le message, c’est : osez venir pour frapper à nos portes, venez découvrir ces métiers d’ingénieurs qui sont pour vous aussi !
Laurine de digiSchool – Les métiers d’ingénieurs qui sont extrêmement variés. Vous avez 19 écoles, plus de 80 programmes, aussi des programmes en bac + 3 et bac + 5. Expliquez, la différence entre un bachelor en ingénierie et un titre d’ingénieur, parce que ce n’est pas forcément les mêmes débouchés.
Agnès Laville – Oui, le bachelor en ingénierie est effectivement un diplôme de niveau bac + 3 qui est plutôt dédié à l’intégration dans le monde professionnel. On est plutôt sur un niveau de technicien supérieur, de cadre intermédiaire dont les entreprises ont besoin. Tous les profils n’ont pas envie de faire des études supérieures longues. C’est parfois le choix de la prudence ou peut-être une volonté d’intégrer le monde professionnel plus rapidement. Il n’empêche qu’en cours de bachelor, certains de ces profils se découvrent des qualités scientifiques et techniques particulières. Et on va étudier les dossiers de bachelor pour une éventuelle poursuite d’études.
Mais au départ, le métier n’est pas le même, technicien supérieur, cadre intermédiaire, alors que pour un ingénieur, on est sur du bac + 5, sur des cadres qui sont destinés à devenir des futurs managers d’équipes, des chefs de projets. Là aussi, le métier d’ingénieur, au-delà du domaine métier : l’agronomie, le BTP, le numérique… Il est constitué de centaines voire de milliers de métiers différents, du chef de projet en passant par le manager à l’expert pointu en cybersécurité ou en agronomie. On est là aussi sur une variété de programmes qui permettent à ces jeunes d’accéder à des centaines de métiers différents, mais aussi passionnants les uns que les autres. Donc pendant, le parcours au sein de nos écoles à travers une pédagogie différenciée et à travers une pédagogie par projet, les jeunes vont découvrir finalement l’ingénieur qu’ils veulent être demain. L’ingénieur ou le technicien pour les bachelors qu’ils veulent être demain.
Laurine de digiSchool – Et pour des lycéens qui par exemple ne veulent pas s’engager dans un programme en 5 ans, ils peuvent commencer par un bachelor et s’ils se révèlent dans leur domaine, ils peuvent faire la passerelle pour avoir un titre d’ingénieur ?
Astrid Woitellier – Un bachelor, c’est fait à la base pour des élèves qui veulent faire 3 ans, qui veulent rentrer dans le monde du travail, qui sont plus pratico-pratiques et qui ont vraiment cette envie-là. Si au bout de ces 3 ans, en effet, ils ont évolué dans leurs envies professionnelles, ils existent en France, à travers des concours parallèles, la possibilité d’intégrer des cycles d’ingénieurs et devenir un ingénieur. C’est tout à fait possible, ce n’est pas le but premier. Il faut bien comprendre qu’on ne fait pas un bachelor pour ensuite arriver dans une école d’ingénieurs, ce n’est pas l’objectif. Mais, c’est possible, parce qu’il y a toujours pleins de passerelles possibles en France en fonction de l’évolution de l’élève, pas de problème.
Agnès Laville – Avec des profils qui se révèlent en cours de parcours. Et la Commission des Titres d’Ingénieur qui, elle aussi, accréditent certains de nos programmes bachelor pour qu’on délivre le grade de licence, autorise les écoles à ce que 30 % maximum des étudiants en bachelor puissent poursuivre en école d’ingénieurs. On autorise. Une fois de plus, aucune porte n’est fermée, si un jeune souhaite intégrer le monde du travail, on va l’aider à cette intégration grâce à son diplôme, son niveau avec des compétences et un socle scientifique et technologique très adapté au monde du travail. Si le jeune se révèle et a envie de poursuivre et qu’il en a les capacités, qu’il a acquis le socle de compétences nécessaire à une poursuite d’études en école d’ingénieurs, on va étudier son dossier et lui offrir cette possibilité si les critères répondent aux exigences de la Commission des Titres d’Ingénieur.
Laurine de digiSchool – Et j’avais envie de finir sur la carrière, les évolutions de carrière possibles, l’embauche et l’ouverture à l’internationale parce qu’il y a forcément pour avoir un titre d’ingénieur une expérience à l’étranger.
Agnès Laville – 100 % de nos jeunes ont un parcours à l’international, c’est une obligation de la Commission des Titres d’Ingénieur. J’en parle beaucoup, mais ça fait partie aussi des valeurs du concours que d’avoir des diplômes d’ingénieurs. Et il y a une seule façon en France de devenir ingénieur, c’est d’avoir un diplôme reconnu par la Commission des Titres d’Ingénieur, il ne faut pas se méprendre. Quand on répond aux exigences de la CTI, 100 % de nos jeunes doivent avoir une expérience à l’international. Ils vont forcément à un moment donné dans leur parcours aller à l’international. C’est une ouverture d’esprit, c’est une ouverture culturelle, c’est une ouverture qui nous entoure, donc c’est fondamental.
Et en termes de carrière, nous avons aussi une ouverture vers le monde de la recherche. Les écoles d’ingénieurs du concours Puissance Alpha, ont dans leur ADN : la recherche. Il y a une grande porosité entre les activités de recherche et les activités pédagogiques, ce qui permet à ces jeunes qui viennent étudier pour devenir ingénieur de découvrir aussi le métier de chercheur et certains peuvent poursuivre en thèse de doctorat pour obtenir leur thèse de doctorat au sein des laboratoires de recherche des différentes écoles, puisque là aussi la CTI impose aux écoles d’ingénieurs d’avoir des activités très fortes de recherche et développement.
Astrid Woitellier – Moi, je terminerai sur 3 chiffres, qui sont issus de la CDEFI (Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs). 96 %, c’est le taux d’embauche en moins de 4 mois pour des diplômés ingénieurs, + de 41 000, c’est le salaire moyen à la sortien (+ de 45 000 après 2 ans) et + de 2000 créations d’entreprises à la sortie.
Donc, voilà ce que c’est qu’un ingénieur : c’est quelqu’un qui trouve du boulot, qui est bien payé, qui évolue bien, qui peut créer son entreprise, qui peut faire 1000 métiers, y compris ceux qui n’existent pas encore et qui va s’épanouir.
Agnès Laville – En tant que chercheur pour ceux qui le souhaitent. Donc c’est vraiment un passeport vers l’avenir et effectivement la garantie d’avoir derrière une carrière fantastique, qu’on soit un homme ou une femme.
Laurine de digiSchool – Ça fait un très beau mot de fin ! Merci beaucoup.