Enquête 2024 de la CGE : l’insertion professionnelle des diplômés à la sortie de l’école
C’est officiel, les chiffres de la 32ᵉ en enquête de la Conférence des Grandes Écoles (CGE) sur l’insertion des diplômés sont sortis ! Taux net d’emploi, durée de recherche du premier poste, état des salaires, apprentissage ou encore expatriation, faisons un tour d’horizon de la situation professionnelle des jeunes issus de la promotion 2023 !
SOMMAIRE
- Situation des diplômés et taux net d’emploi
- Durée de recherche du premier emploi
- Des salaires en hausse, mais des inégalités persistantes
- Apprentis VS non-apprentis
- 1 diplômé sur 9 travaille à l’étranger
L’enquête insertion de la CGE a pour objectif de mesurer l’employabilité des diplômés à la sortie d’école. Cette année encore, les Grandes écoles d’ingénieurs, de management et d’autres spécialités (IEP, écoles d’architecture, de journalisme, de communication, de design, etc.) ont répondu en masse, avec 199 sur 203 écoles concernées par l’enquête ! Alors, voici les principaux résultats que nous pouvons retirer de cette nouvelle édition.
Situation professionnelle et taux net d’emploi
Globalement, l’entrée des jeunes diplômés dans la vie professionnelle s’avère plus difficile que les années précédentes. En effet, pour la promotion 2023, le taux en activité professionnelle est de 70,9 % contre 75 % l’année précédente, soit 4,1 points de moins. Cela s’explique par deux années de rebond post-Covid florissantes pour les sortants d’école. En parallèle, les diplômés en recherche d’emploi augmentent avec 12,2 %, soit 3,9 points de plus de l’année dernière. Pour le reste des diplômés, nous les retrouvons en volontariat, en formation, en thèse ou dans d’autres situations.
Le taux d’emploi net * reste élevé à 85,8 % (hommes et femmes confondus) avec 89,6 % pour les ingénieurs, 81,2 % pour les managers et 81,5 % pour les autres spécialités. Toutefois, nous pouvons noter un certain recul vis-à-vis des deux dernières années lors desquelles les conditions d’embauche étaient extrêmement favorables pour les nouveaux diplômés. Effectivement, en 2022, le taux d’emploi net s’élevait à 90,5 %, un record sans précédent.
* Taux d’emploi net est « la part des diplômés occupant un emploi, quel qu’il soit, sur l’ensemble des diplômés présents sur le marché du travail (en emploi ou au chômage). » (Source : data.enseignementsup-recherche.gouv.fr)
Chiffres clés : la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est présente dans 41,8 % des postes et 88,7 % de ces postes ont un enjeu lié à l’environnement. Pour 68,6 % des postes liés à l’environnement, les diplômés déclarent avoir acquis les compétences en matières de transformations environnementales, utiles pour occuper leur emploi.
Durée de recherche du premier emploi
Cette année encore, la durée de recherche du premier emploi est relativement rapide. Plus des 3/4 des diplômés (84,6 %) ont été recrutés moins de deux mois après la fin de leurs études, dont 66,9 % avant même l’obtention de leur diplôme. Cette tendance est valable aussi bien pour les hommes (85,3 %) que pour les femmes (83,4 %). Enfin, à 4 mois, ce sont près de 95 % des diplômés en poste !
À noter : la majorité des diplômés (ingénieurs, managers et autres spécialités) de 2023, en emploi en France, sont embauchés en CDI (contrat à durée indéterminée) à 84,6 %.
Des salaires en hausse, mais des inégalités persistances
Le salaire brut annuel moyen (hors prime) de l’ensemble des diplômés en France s’établit à 39 010 €. Si nous rentrons plus en détails dans les résultats : les ingénieurs sont en moyenne à 38 520 €, les managers à 40 241 € et les autres spécialités à 38 029 €. Nous pouvons constater que même si l’employabilité est plus élevée pour les diplômés d’écoles d’ingénieurs, le salaire est en faveur des diplômés d’écoles de commerce.
Toutefois, un écart de salaire de 5,2 % entre les hommes (39 804 €) et les femmes (37 835 €) persistent pour la promotion 2023. Alors que, cet écart peut sembler relatif, car il est mesuré en sortie d’école, celui-ci se creuse généralement sur le long terme. En effet, selon les données de 2021 publiées par l’INSEE, chez l’ensemble des cadres et professions intellectuelles supérieures, les hommes gagnaient en moyenne 18,3 % de plus que les femmes.
Apprentis VS non-apprentis
Pour la promotion 2023, les apprentis sont à 50 % des managers, à 40 % des ingénieurs et à 10 % issus d’autres spécialités.
Comme évoqué précédemment, cette année, les apprentis aussi connaissent un recrutement moins rapide en sortie d’école. Avec un taux net d’emploi à 84,3 %, c’est 6,3 points de moins que l’année dernière.
Bonne nouvelle malgré tout, l’avantage est aux apprentis par rapport aux diplômés hors apprentis chez les ingénieurs et autres spécialités.
Tout d’abord, 88,4 % des apprentis ingénieurs en emploi ont été embauchés moins de deux mois après leur diplôme contre 86,2 % pour les hors apprentis. Ils sont également plus souvent en CDI à 90,6 %, soit 4,8 points de plus que les hors apprentis.
Ensuite, pour les diplômés apprentis d’autres spécialités, les conditions d’embauche sont nettement meilleures que les non-apprentis. En effet, les apprentis sont recrutés à 71,1 % en CDI, soit 13,8 points de plus par rapport aux hors apprentis. Ils ont plus souvent un statut cadre à 79,4 %, soit 15,7 points de plus et leurs salaires moyens bruts annuels hors primes se montent à 39 252 €, soit, 2941 € de plus que leurs homologues non-apprentis.
Finalement, les apprentis managers sont les moins biens lotis en termes d’embauche post-diplôme. Ceux-ci sont moins souvent cadres avec 75,7 % contre 82,8 % pour les hors apprentis. De surcroît, leurs salaires moyens bruts annuels hors primes sont inférieurs d’environ 4300 € (apprentis : 37 982 € et hors apprentis : 42 319 €).
1 diplômé sur 9 travaille à l’étranger
1 jeune diplômé sur 9 travaille à l’étranger, soit environ 11 %.
Parmi le TOP 5 des destinations stars pour la promotion 2023, on retrouve :
- La Suisse (15,4 % des diplômés en poste à l’étranger)
- L’Allemagne
- Le Luxembourg
- Le Royaume-Uni
- Le Canada
Ingénieurs :
- 1ʳᵉ destination : Suisse
- Union européenne : 64,6 %
- Hors Union européenne : 35,4 %
Managers :
- 1ʳᵉ destination : Luxembourg
- Union européenne : 49,6 %
- Hors Union européenne : 50,4 %
Diplômés d’autres spécialités :
- 1ʳᵉ destination : Belgique
- Union européenne : 45,6 %
- Hors Union européenne : 54,4 %
À noter : nous ne rentrerons pas dans le détail des salaires, car les écarts sont importants entre les pays. Ils dépendent notamment des conditions économiques et du niveau de rémunération pratiqué dans chaque pays.
Pour conclure, le bilan de cette enquête 2024 reste très positive avec un taux net d’emploi à 85,8 %, des très bonnes conditions d’embauche en CDI avec des salaires élevés et des diplômés satisfaits de leur premier emploi à 84,8 %.