Harcèlement scolaire : les nouvelles mesures du gouvernement
C’est un plan interministériel qui a été dévoilé mercredi 27 septembre par le gouvernement. Lors de sa conférence de rentrée, déjà, le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal avait déclaré que la lutte contre le harcèlement scolaire serait la grande cause de cette année 2023-2024. Il avait notamment annoncé le renforcement du programme pHARe (l’initiative gouvernementale pour lutter contre le harcèlement scolaire), et la possible exclusion des élèves harceleurs. Les récents suicides d’adolescents victimes de harcèlement ont conduit le gouvernement à élaborer un plan de vaste ampleur pour combattre ce fléau.
Confiscation du téléphone portable et exclusion des réseaux sociaux
Première nouveauté : les harceleurs auteurs de cyberharcèlement auront systématiquement leur portable confisqué, pour une durée temporaire. La mesure sera immédiate et précédera toute décision de justice.
Dans le même ordre d’idées, les élèves harceleurs seront exclus du réseau social utilisé dans les cas de cyberharcèlement. Ce bannissement pourra durer de six mois à un an. Cette mesure, déjà adoptée par le Sénat, devrait bientôt l’être par l’Assemblée nationale. L’objectif est de pouvoir l’appliquer « sans attendre qu’au bout de l’enquête une peine soit prononcée pour un délit de cyberharcèlement scolaire », a précisé Jean-Noël Barrot, le ministre délégué du Numérique.
Des cours d’empathie obligatoires
L’idée des « cours d’empathie » est empruntée au Danemark, où ils existent depuis 2007. En France, ils sont déjà testés dans plusieurs écoles parisiennes depuis 2022. Cependant, ils devraient être appliqués dans « au moins une école pilote par département » dès la rentrée 2024, a annoncé le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal. Avant, très certainement, leur généralisation progressive. Le but de ces cours : développer les compétences psychosociales et la bienveillance des élèves.
Une détection renforcée pour les cas de harcèlement scolaire
Désormais, un numéro unique est dédié au harcèlement scolaire : le 3018 (jusqu’à présent dédié aux signalements de cyberharcèlement).
En outre, la saisine du procureur de la République deviendra systématique « pour chaque situation préoccupante », indique un communiqué du gouvernement.
Enfin, les élèves devront remplir, du CE2 à la 3e, un questionnaire destiné à mesurer leur bien-être à l’école.
Le personnel du monde éducatif et judiciaire mieux formé
Parmi les autres annonces faites ce mercredi, la formation de tous les enseignants et personnels éducatifs à la prévention contre le harcèlement scolaire. Les éducateurs sportifs et les bénévoles bénéficieront également d’une formation qui leur sera propre.
Pour finir, tous les policiers et les gendarmes verront leur formation renforcée. Ce sera aussi le cas pour les magistrats et le personnel de la Protection judiciaire de la jeunesse.