Harcèlement scolaire : de nouvelles mesures annoncées, dont l’exclusion des élèves harceleurs
Jusqu’à présent, dans les cas de harcèlement scolaire, c’était l’élève harcelé qui devait changer d’école. Mais les choses pourraient bientôt changer grâce aux nouvelles mesures annoncées par Pap N’Diaye, ministre de l’Éducation nationale. Six mois après l’annonce de sa généralisation, 86 % des collèges et 60 % des écoles primaires appliquent le programme pHARe, créé pour lutter contre le harcèlement scolaire. L’objectif du gouvernement : atteindre les 100 %. Par ailleurs, le ministre a annoncé l’extension de ce programme au lycée dès la rentrée 2023. Pour l’instant, il n’existe pas de chiffres officiels prouvant l’efficacité du programme. Cependant, Pap N’Diaye a récemment affirmé au micro de RTL que les premier résultats étaient positifs.
Un renforcement de la formation des équipes pédagogiques
Tous les personnels doivent être formés à la lutte contre le harcèlement scolaire : voilà une autre mesure annoncée par l’Éducation nationale. Les professeurs stagiaires, notamment, recevront une « formation systémique ». Toujours dans l’idée de faire connaître le programme pHARe au plus grand nombre, les numéros d’urgence qui lui sont rattachés, le 3018 et le 3020, seront inscrits dans les carnets de correspondance et d’autres supports numériques.
À savoir : le 3018 est le numéro d’urgence pour les victimes de cyberharcèlement. Le 3020 est à destination des élèves, parents et professionnels pour signaler une situation de harcèlement entre élèves.
L’exclusion des élèves harceleurs pour lutter plus efficacement contre le harcèlement scolaire
Les nouvelles mesures annoncées comportent également des consignes sur l’exclusion des élèves harceleurs. Celles-ci concernent particulièrement les classes de primaire. En effet, comme le rappelle le gouvernement dans un communiqué, il est aujourd’hui impossible « de scolariser dans une autre école un élève du premier degré sans l’accord de ses parents ». En revanche, il existe des procédures disciplinaires dans les collèges et lycées, qui sont loin d’être toujours suffisantes. La plupart du temps, en effet, c’est l’élève victime de harcèlement qui est contraint de changer d’établissement.
L’Éducation nationale a donc annoncé l’adoption d’un nouveau processus à plusieurs niveaux, en fonction de la gravité de la situation. Son but est « d’assurer la protection des élèves victimes », et ce quel que soit le niveau scolaire de la victime.
Premier niveau : l’équipe éducative est à même de résoudre la situation, qui est prise en charge. Les élèves et les parents participent à la solution mise en place.
Second niveau : si le harcèlement perdure, une équipe départementale d’intervention se rendra sur place pour résoudre la situation. Des psychologues de l’Éducation nationale et des personnels de santé pourront également intervenir.
Troisième niveau : si les mesures précédentes échouent, et que le harceleur fait peser une menace grave sur la sécurité ou la santé des autres élèves, il pourra être déplacé dans une autre école sans que l’accord de ses représentants légaux soit nécessaire. Afin de pouvoir mettre en place cette dernière mesure, le gouvernement va modifier le code de l’Éducation.