Harcèlement scolaire : le gouvernement publie des chiffres préoccupants
Le gouvernement a lancé en novembre dernier une grande enquête sur le harcèlement scolaire auprès des élèves de primaire, collégiens et lycéens. Les résultats, publiés aujourd’hui, révèlent que plus d’un élève par classe est harcelé.
À l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, en novembre dernier, tous les élèves du CE2 à la terminale ont été invités à répondre à un questionnaire d’auto-évaluation. Les réponses obtenues auprès d’un échantillon de 17 400 élèves permettent d’établir les résultats de cette enquête, parus ce 12 février.
Le harcèlement scolaire touche plus d’un élève par classe
Ces statistiques dévoilent ainsi un nombre important d’élèves victimes de harcèlement scolaire :
- 5 % des écoliers du CE2 au CM2
- 6 % des collégiens
- 4 % des lycéens
Ce qui donne, en moyenne, plus d’un élève harcelé par classe. De plus, l’étude relève que la peur d’aller à l’école à cause d’un ou plusieurs élèves concerne :
- 5 % des écoliers du CE2 au CM2
- 2 % des collégiens
- 2 % des lycéens
Enfin, environ 5 % des élèves, à tous les niveaux scolaires, disent ne pas avoir d’amis dans leur école ou leur établissement.
Dans la majorité des cas, les atteintes subies par les élèves harcelés sont verbales. En effet, 17 % des élèves de primaire déclarent que les atteintes qu’ils subissent le plus fréquemment sont qu’« un ou plusieurs élèves racontent des choses fausses ou méchantes » sur eux. Au collège et au lycée, les moqueries et les insultes sont le type de harcèlement le plus répandu (pour 11 % de collégiens et 7 % de lycéens). Ces insultes sont proférées « par exemple, à propos de [leur] physique, de [leurs] origines, de [leurs] croyances ou de [leur] orientation sexuelle ».
Autre information : à tous les niveaux scolaires, les garçons affirment, plus souvent que les filles, s’être bagarrés. Les filles, quant à elles, disent être victimes de violences d’ordre psychologique plus souvent que les garçons.
De nouvelles mesures mises en place après les résultats de l’enquête
Dans la foulée de la publication des résultats, le gouvernement a annoncé que l’enquête sur le harcèlement scolaire serait désormais menée chaque année, en novembre. Ses résultats seront également rendus publics, afin de créer « un baromètre annuel du harcèlement scolaire », indique un communiqué.
Si un questionnaire permet de découvrir une situation à risques, une nouvelle auto-évaluation individuelle sera alors réalisée. Cette fois, « l’anonymat sera levé, avec l’accord des parents », précise le communiqué. De son côté, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet a affirmé que la lutte contre le harcèlement scolaire serait « la priorité absolue de [son] action à la tête du ministère ».