L’emploi précaire, quelles conséquences pour les jeunes ?
La statistique permet de donner une image de la population et de son statut pour permettre d’adapter les politiques publiques à la réalité du territoire. Nous allons étudier les difficultés d’insertion des jeunes entre 15 et 29 ans.
Un jeune sur trois rencontre des difficultés d’insertion durable avant 30 ans – plus de 4 millions en 2019 sur une population de 11, 7 millions de jeunes âgés de 15 à 29 ans. Ils se décomposent en deux grandes catégories :
- Les perdus de vue,
- Les « invisibles », ni en éducation, ni en formation, ni en emploi, ni en accompagnement
Ils représentent, en 2019, 730 000 jeunes – et les jeunes en risque d’entrer en invisibilité, ceux qui sont au chômage – représentant presque 1,5 million – ou en emploi précaire – représentant plus d’1,8 millions. Cette dernière catégorie ne permettant pas d’accéder à l’autonomie, puisque, passé le moment des études, seul l’emploi durable permet notamment d’avoir un logement indépendant de celui de ses parents pour pouvoir envisager de sortir définitivement de l’adolescence et, rentrer enfin dans sa vie d’adulte.
Alors, oui l’emploi précaire permet l’accès à un travail rémunéré, mais sur un laps de temps défini plus ou moins court. Il peut revêtir plusieurs formes :
- Le CDD (Contrat à durée déterminée) – 970 000,
- Le stage rémunéré – 68 000,
- L’emploi aidé – 79 000,
- L’aide familiale – 4 700,
- L’intérim – 192 000,
- Et depuis peu, nous pouvons y ajouter le contrat d’apprentissage.
En effet, le jeune âgé de 16 à 29 ans peut signer un CDD de 6 mois à 3 ans avec une entreprise et continuer à se former dans une école en alternance. Ils étaient 530 000 en 2019, et presqu’un million fin 2022.
Occulter cette forme d’emploi précaire diminue structurellement le nombre de jeunes en difficulté d’insertion passant de 34,4% à 29,9%, cependant les jeunes concernés ne sont toujours pas en capacité de s’installer durablement dans leur vie, donc ils sont en risque de tomber en invisibilité.
Par ailleurs, il y a quelques années, voire dizaine d’années est née l’ubérisation du travail, à savoir, devant un chômage massif des jeunes, ceux-ci ont voulu croire à la nouvelle forme de travail non salarial, l’auto entreprenariat, qui permettait d’accéder à un statut social de travailleur – l’INSEE les nome « Non salariés : Indépendants » – représentant presque 216 000 jeunes en 2019.
Aujourd’hui, ils font machine arrière car, si quelques indépendants gagnent correctement leur vie, la plupart sont devenus des travailleurs pauvres. Les jeunes regrettent ce que nos aïeuls ont construit, la protection sociale et la stabilité de l’emploi avec le sésame du CDI (Contrat à durée indéterminée) versus le CDD (Contrat à durée déterminé) dit l’emploi précaire.