Quels sont les risques d’un refus de priorité aux piétons ?
Les piétons sont considérés comme des usagers de la route très vulnérables. C’est pourquoi le code de la route prévoit de grosses sanctions en cas de refus de priorité à un piéton. En effet, depuis quelques années, beaucoup d’actions ont été mises en place afin de lutter contre ces infractions, qui sont la cause d’environ 15 % des victimes de la route.
SOMMAIRE :
Passage piéton et loi : qu’en est-il ?
Depuis 2018, la loi est encore plus stricte pour un refus de priorité piéton. Alors, si vous vous posez des questions sur : les sanctions, le passage piéton et la réglementation, les textes de loi, les innovations sécuritaires et tout ce qui concerne la sécurité piétonne … voici un petit résumé.
Passage piéton et code de la route
L’article R.415-11 du code de la route (dédié au passage piéton) stipule que : « Tout conducteur est tenu de céder le passage, au besoin en s’arrêtant, au piéton s’engageant régulièrement dans la traversée d’une chaussée ou manifestant clairement l’intention de le faire ou circulant dans une aire piétonne ou une zone de rencontre. ».
Sur l’année 2018, le bilan de l’accidentalité démontre que 9 810 accidents corporels ont inclus un piéton, ce qui équivaut à 18 % de la totalité des accidents.
Ainsi, 470 piétons ont trouvé la mort, ce qui représente 14 % de la mortalité routière.
Amendes, passage piéton et sanctions
De ce fait, plusieurs mesures ont été prises dans le but de renforcer la protection des piétons :
- Possibilité pour les forces de l’ordre de constater les infractions liées au refus de priorité des piétons, sans interception du véhicule, notamment avec l’aide de la vidéo-verbalisation.
- Renforcement des sanctions avec une perte de 6 points sur le permis de conduire contre 4 auparavant. Soit 50 % de la totalité des points (100 % pour un jeune conducteur).
- Amende de refus de passage à un piéton de 135€ prévue pour les contraventions de 4ème classe.
- Aménagement des emplacements de stationnement sur la chaussée, à minimum 5 mètres en amont des passages piétonniers.
- Signalisation des différents angles morts, apposée directement sur les véhicules lourds. En place depuis le 1er janvier 2021, celle-ci appelle à la vigilance de l’ensemble des usagers face à ces angles morts, souvent méconnus, des véhicules de plus 3,5 tonnes.
Quelle est la réglementation pour les piétons ?
Selon l’État et l’article R412-34, les usagers dits piétons sont : « Les personnes qui conduisent une voiture d’enfant, de malade ou d’infirme, ou tout autre véhicule de petite dimension sans moteur. […] Les personnes qui conduisent à la main un cycle ou un cyclomoteur.[…] Les infirmes qui se déplacent dans une chaise roulante mue par eux-mêmes ou circulant à l’allure du pas. ».
Lorsque les accotements et les trottoirs sont présents, le piéton a l’obligation de les emprunter. S’ils sont impraticables ou absents, il est alors possible pour eux d’utiliser les autres parties de la route. Cependant, des précautions particulières doivent être prises.
En pleine campagne, lorsqu’il n’y a pas d’accotements, le piéton doit aller dans le sens de la marche, sur le côté gauche, afin de voir arriver les voitures en face d’eux, sauf en cas de circonstances particulières mettant sa sécurité en péril.
Pour la traversée, si un passage piéton existe à moins de 50 mètres, ils ont l’obligation de l’emprunter. S’il n’y en a pas, ils doivent traverser en allant droit devant eux . Il faut évidemment qu’ils s’assurent au préalable de l’absence de risque (visibilité, distance et vitesse des voitures, …).
Lorsqu’une traversée est réglée par un feu de signalisation, le piéton doit attendre qu’il soit vert pour lui avant de s’engager.
Selon l’article R.412-43 du code de la route, en cas du non-respect de ces règles, les piétons seront punis d’une amende prévue pour les contraventions de 1ère classe d’un montant de 4 à 7€.
Comment réduire les risques sur les passages cloutés ?
Parallèlement, plusieurs aménagements plus ou moins originaux ont vu le jour pour venir garantir un peu plus de sécurité aux piétons.
Zone tampon
En 2018, 29 % des piétons ont été tués sur un passage piéton, c’est pourquoi pour rendre la traversée plus sécurisée,les véhicules sont tenus à distance.
En effet, les collectivités locales ont la possibilité d’aménager un espace, jusqu’à 5 mètres en amont du passage piéton, symbolisé par une ligne discontinue, qui marque l’endroit où les automobilistes doivent s’arrêter pour laisser le piéton traverser.
Passages piétons 3D
Certaines villes se dotent de passages piétons 3D. Il s’agit d’une peinture trompe-l’œil, qui malgré sa simplicité, s’avère être très efficace. Face à cette illusion de blocs de béton, les automobilistes ont le réflexe de ralentir. Cette initiative est également visible, entre autres, à Ahmedabad, en Inde, où même après 6 mois d’installation, aucun accident ne fût recensé.
À la sortie de Corné, en direction de Angers, sur une route départementale, c’est un système d’éclairage qui a été installé. Le but étant d’interpeller les automobilistes, ce dispositif se met en route au même moment que l’éclairage municipal. Il éclaire de 2 bandes bleues le passage piéton et un plot couronné d’un point lumineux se trouve de chaque côté de ces bandes.
Dispositifs automobiles
Les constructeurs automobiles ont équipé leurs voitures de dispositifs de sécurité qui préservent les piétons en cas de choc.
Pour réduire le risque de blessure et atténuer l’impact, les pièces de carrosserie sont déformables. La géométrie est moins anguleuse.
Pour éviter les lésions des membres inférieurs du passant en cas de choc frontal, le pare-choc arrondi lui permet de basculer sur le capot. De plus, la majorité des véhicules aujourd’hui sont équipés de systèmes de freinage d’urgence, d’airbags extérieurs, de capots actifs, etc.
Quoi qu’il en soit, que vous soyez piéton ou conducteur, le moyen sécuritaire le plus efficace reste la vigilance. Alors anticipez, soyez prudent et restez attentif à ce qui se passe autour de vous.