Les routes à chaussées séparées : ce qu’il faut savoir
La route à chaussée séparée est un aménagement de la circulation qu’on peut retrouver sur les autoroutes, les routes nationales, les routes départementales ou encore les voies rapides. Il s’agit ainsi d’une manière permettant d’agencer proprement le flux du trafic routier à plusieurs voies de circulation au moyen d’une séparation, mais également pour réduire les dommages en cas d’accident.
Comment reconnaître une route à chaussée séparée ? Comment circuler sur les routes à chaussées séparées ? Tour d’horizon sur tout ce qu’il faut savoir
SOMMAIRE
Une route à chaussée séparée : c’est quoi ?
Les routes à chaussées séparées sont des routes qui disposent de deux, trois, voire même quatre voies de circulation dont les deux sens de la circulation sont séparés par des barrières de sécurité spécifiques.
La nature de cet élément de séparation centrale mis en place sur la route permet de différencier une route à chaussée séparée d’une route à chaussée unique.
Sur une route à chaussée unique, également appelée route à deux voies ou route bidirectionnelle, les deux sens de la circulation sont délimités par des lignes blanches continues tracées sur la chaussée, tandis qu’une route à chaussée séparée est une route dotée de séparateur central matérialisé par une glissière de sécurité ou un terre-plein.
En fonction de ce type de séparation physique installée le long de la route à double voie de circulation, le dispositif de sécurité peut :
- Soit servir de barrière permettant d’amortir les chocs en cas d’accident, comme c’est le cas de la glissière de sécurité.
- Soit utiliser en tant qu’aire de récupération pour les conducteurs ayant fait une sortie de route à l’instar d’un terre plein.
L’intérêt de faire la distinction entre ces deux types d’aménagement de la route concerne la limitation de vitesse. Selon le décret du 26 juin 2018, la vitesse maximale autorisée sur une route à chaussée délimitée par une simple ligne axiale est de 90 km/h, contre 110 km/h sur une route à chaussée séparée.
Cette différence notable s’explique par le fait que sur les routes à chaussées séparées, un véhicule même lancé à grande vitesse dispose d’un dispositif permettant de limiter les dégâts en cas d’accident. L’appellation de garde-fou pour désigner la glissière de sécurité trouve alors ici tout son sens. Elle sert en effet à empêcher le véhicule d’être catapulté vers l’autre voie de la circulation en sens opposé.
La zone de séparation terre-plein quant à elle permet au conducteur de se rabattre en urgence dans le cas où il perd le contrôle de son véhicule en pleine vitesse.
Existe-t-il une limitation de vitesse sur une route à chaussée séparée ?
Présentant une différence au niveau de la limitation de vitesse autorisée par rapport à d’autres types d’aménagement de route, les routes à chaussées séparées disposent également d’une réglementation qui lui est propre en termes de limitation de vitesse de circulation.
La limitation de vitesse sur une route à chaussée séparée varie en fonction du type de route. En effet, à chaque type de route correspond une limitation de vitesse imposée par la réglementation en vigueur.
Cependant, une réduction de la vitesse autorisée sur une voie de circulation donnée est toujours envisageable afin de renforcer la sécurité des usagers. Pour cela, les conducteurs sont avertis par un panneau de signalisation indiquant la vitesse à respecter.
La vitesse plafonnée à 110 km/h s’applique généralement sur les voies rapides ou routes à accès réglementé, les routes nationales, ainsi que les départementales.
Sur une autoroute, cette vitesse maximum autorisée peut atteindre les 130 km/h, du moins pour les conducteurs expérimentés. Les jeunes conducteurs en période probatoire quant à eux doivent s’en tenir à la vitesse maximale de 110 km/h, sans quoi un retrait de points du permis probatoire sera effectué en cas de dépassement de la vitesse autorisée.
En fonction du niveau de fréquentation de certains axes routiers, cette limitation de vitesse sur une route à chaussée séparée peut être réduite à 100 km/h au maximum. En périphérie, il est même possible de retrouver des portions de route avec une vitesse limitée jusqu’à 70 km/h.
Pour les routes à chaussées séparées qui passent à travers de grandes agglomérations, la limitation est de 50 km/h.
Cette même vitesse de 50 km/h doit être respectée par toutes les catégories de conducteur, et cela, sur tous les types de route lorsqu’il y a un manque de visibilité manifeste en raison de la pluie, d’une chute de neige ou d’autres situations pouvant non seulement altérer la visibilité du conducteur, mais également qui peuvent rendre les routes glissantes et dangereuses.
Quelles sont les règles de circulation sur une route à chaussée séparée ?
Toujours pour des raisons de sécurité, tous les usagers d’une route à chaussée séparée doivent connaître les règles de conduite qui s’y appliquent. En réalité, il faut se référer au type de route sur lequel on roule et au type de séparateur central utilisé sur ladite route.
Les types de route
- Route nationale et route départementale
Sur ces types de route, le conducteur doit respecter les différentes signalisations telles que les feux tricolores, les marquages au sol et les panneaux de priorité dans une intersection et bien d’autres.
Il y est interdit de stationner sur le bas-côté de ces types de route, d’effectuer un demi-tour ou de tourner à gauche à droite, à moins que les signalisations routières indiquent le contraire.
- Voie rapide et autoroute
Ces deux types de route présentent un certain nombre de points de similitude. On pense en l’occurrence au fait que tout comme l’autoroute, la voie rapide est strictement interdit aux véhicules lents à l’instar des vélos, des cycles et tricycles à moteur d’une puissance inférieure à 15 kW, des quadricycles à moteur, des véhicules agricoles, des véhicules sans moteur et bien entendu, ils sont interdits aux piétons.
Concernant les interdictions en matière de règles de circulation, sur ces deux types de route, les conducteurs ne sont pas autorisés :
- A faire demi-tour même en présence de terre-plein central. Si la route est séparée par une glissière de sécurité, en toute logique, faire demi-tour ou tourner à gauche est tout simplement impossible en raison de la configuration de la chaussée qui ne permet pas en effet d’effectuer ce genre de manœuvre.
- A faire une marche arrière.
- A s’arrêter ou stationner sur le terre-plein central, sauf en cas d’urgence (problème de système de freinage).
- A circuler ou s’arrêter sur une bande d’arrêt d’urgence ou sur l’accotement.
Seuls les véhicules assignés à une mission particulière sont autorisés à utiliser ces zones spécifiques de la route notamment les véhicules de pompier, les ambulances, les gendarmes et policiers chargés de veiller au bon respect des règles de circulation…
En cas de non-respect des règles de conduite, le conducteur encourt une contravention de 2ème et 4ème catégorie.
Terre-plein central : fonctionnement
Le terre-plein central (TPC) est une large bande de terre qu’on retrouve au milieu des routes à chaussées séparées. Il fait ainsi partie intégrante de la chaussée, cependant l’accès y est strictement réglementé.Le Code de la route consacre un article particulier quant à son utilisation. En effet, l’article R414-16 du Code de la route stipule que le stationnement, l’arrêt ou la circulation sur ce séparateur de voie est formellement interdit. Tout conducteur qui contrevient à cette disposition est passible d’une amende de 4ème classe d’un montant forfaitaire de 135 €, majorée à 375 €, accompagnée d’un retrait de 2 points et une suspension du permis de conduire pendant une durée de 3 ans.