Cassis ou dos d’âne : les ralentisseurs du code de la route
Un ralentisseur est un aménagement de la chaussée, qui prend la forme d’une ou plusieurs; surélévations, tel qu’un cassis ou dos d’âne. Cette installation impose aux usagers de la route d’adapter leur vitesse en ralentissant. Découvrez tous les ralentisseurs du code de la route, la réglementation et la signalisation qui y sont liées, mais aussi ce qu’est exactement un dos d’âne et quelle différence il a avec un cassis.
SOMMAIRE :
- Définition d’un dos d’âne
- Différences entre un cassis et un dos d’âne
- Autres types de ralentisseurs
- Panneaux de signalisation des ralentisseurs
- Réglementation du code de la route sur les ralentisseurs
Qu’est-ce qu’un dos d’âne ?
Un ralentisseur dos d’âne, tout comme un cassis, désigne une dégradation du revêtement de la chaussée. Il a l’aspect d’une bosse, contrairement au cassis, qui a la forme d’un creux. Ainsi, à l’origine, ces ralentisseurs n’étaient absolument pas dus à des installations routières volontaires.
Aujourd’hui, ces aménagements de la chaussée existent encore, mais ils sont, également, créés consciemment pour renforcer la sécurité routière.
En revanche, cette installation ne peut se faire qu’en agglomération, sur des routes limitées à 30 km/h, sur des chemins forestiers ou des aires de repos. Il est strictement interdit d’installer un dos d’âne sur une route où il y a plus de 300 chauffeurs poids lourds et 3000 automobilistes, par jour, qui y circulent. Tout comme il est défendu d’y ajouter un passage piéton, contrairement aux coussins berlinois. En conséquence, ce dernier est en général présent à 20 mètres du ralentisseur.
À savoir : Le dos d’âne est toujours accompagné d’une signalisation.
Quelles différences y a-t-il entre un dos d’âne et un cassis ?
Le dos d’âne et le cassis, sur route, indiquent que cette dernière comporte des irrégularités. La différence entre l’un et l’autre, relève uniquement de la forme de ces déformations. Ainsi, un dos d’âne représente une bosse, alors qu’un cassis représente une fosse.
En revanche, ils désignent tous deux la présence d’un ralentisseur, naturel ou placé de façon intentionnelle. Ce qui signifie, qu’en présence de dos d’âne ou de cassis, le Code de la route vous recommande fortement d’adapter votre vitesse.
Quels sont les autres types de ralentisseurs ?
Il existe plusieurs types de ralentisseurs. Vous pouvez par exemple rencontrer :
- Le coussin
- La bande sonore
- Le créneau
- La chicane
- La courbe serrée
- L’écluse
Concernant la signalisation routière, les cédez-le-passage, les priorités à droite ou même les feux tricolores agissent, eux aussi, comme des ralentisseurs.
Ralentisseur trapézoïdal
Le ralentisseur trapézoïdal s’étend sur toute la largeur de la chaussée. Contrairement au dos d’âne, il est obligatoirement accompagné d’un passage piéton sur “sa bosse”.
Coussin Berlinois ou coussin de plateau
Parmi les ralentisseurs les plus récents, le coussin berlinois se présente sous la forme d’une plaque blanche carrée, qui est surélevée de 6 à 7 cm et dont les quatre bords sont obliques. Ce ralentisseur vous oblige à diminuer votre vitesse à 30 km/h.
Grâce à leurs gros gabarits, les bus et les poids lourds, l’évite facilement. En revanche, pour les deux-roues, le coussin berlinois peut s’avérer dangereux en cas d’intempéries. En effet, l’adhérence n’y est pas très optimale et donne lieu à des pertes de contrôle régulières.
Son implantation est principalement située en agglomération, dans les zones à 30 km/h et sur les aires de stationnement ou de repos.
Bande sonore
Positionnées perpendiculairement à la chaussée et par groupe de 3 à 6 à la suite, les bandes sonores ont la particularité de diffuser un bruit lorsqu’un véhicule passe dessus. Elles font 1 cm de haut et 50 cm de largeur et sont fréquemment utilisées sur autoroute, aux abords d’un péage, mais également au sein des parkings d’hôpitaux ou de centres commerciaux.
Créneau
Généralement positionné près des carrefours ou des écoles, le créneau à l’aspect d’une déformation du tracé de la chaussée. Ce ralentisseur augmente la sécurité, puisqu’il ne vous laisse pas d’autres choix que d’adapter votre vitesse, sans pour autant être inconfortable.
Chicane ou écluse
Similaire au créneau, la chicane ou l’écluse est, en plus, formée par des trottoirs avancés, de façon alternative, sur la droite et la gauche et dont la distance qui les sépare est de 40 mètres.
Ainsi, quand un véhicule peut passer, celui arrivant en face doit attendre. Des pistes cyclables latérales peuvent compléter cette installation, afin de limiter les risques accidentels.
Quels sont les panneaux de signalisation en lien avec les ralentisseurs ?
Selon la réglementation, le dos d’âne est accompagné d’une signalisation à la fois horizontale et verticale, visible en journée, mais aussi la nuit. Ainsi, un panneau d’information se situe au niveau de ce ralentisseur et le marquage au sol est constitué de trois triangles blancs, dont les pointes sont dirigées vers le sens de circulation.
De plus, positionné 10 à 50 mètres en amont, un panneau de type danger, qui contient le pictogramme représentant une surélévation de la route, annonce sa présence. Celui-ci peut éventuellement être complété par un panonceau de distance ou d’une limitation à 30 km/h.
Une fois passé le dos d’âne ou le cassis, un panneau de fin de limitation est installé, pour annoncer la clôture de la zone de ralentissement.
Attention : Le panneau ayant un pictogramme représentant une seule bosse définit la présence d’un ralentisseur. Celui avec 2 bosses, définit la présence d’un dos d’âne ou d’un cassis. Il n’existe donc pas un panneau dos d’âne et un panneau cassis distincts l’un de l’autre. Tous deux sont définis par le même panneau.
Quelle est la réglementation du code de la route concernant les ralentisseurs ?
Les ralentisseurs ne font pas l’unanimité auprès de tous les usagers de la route. Par exemple, les cyclistes y voient un certain inconfort. C’est pourquoi les urbanistes de la voirie mettent régulièrement en place des pistes cyclables en parallèle de la route.
Les conducteurs d’engins agricoles et de poids lourds se plaignent, eux aussi, de ces aménagements, qui ne tiennent pas forcément compte du gabarit de ces véhicules.
Quant aux riverains, ils peuvent être dérangés par les nuisances sonores générées par ces ralentisseurs, lorsqu’ils sont installés en agglomération.
De surcroît, dès lors qu’ils sont empruntés à vitesse trop élevée, les ralentisseurs peuvent devenir une source de graves accidents, en particulier pour les conducteurs dont les amortisseurs sont mal entretenus ou en mauvais état.
Néanmoins, en agglomération, de plus en plus de ralentisseurs voient le jour pour inciter les usagers à ralentir. Malheureusement, un tiers d’entre eux, ne respectent pas les recommandations définies par la norme NF P 98-300.
Le décret n° 94-447 du 27 mai 1994 rend obligatoire la conformité des ralentisseurs aux normes en vigueur et fixe les délais de mise en conformité.
Selon l’Article 1 et 2 de ce décret : “Les modalités techniques d’implantation et de signalisation des ralentisseurs de type dos d’âne ou de type trapézoïdal doivent être conformes aux règles édictées en annexe du présent décret.
À compter d’un délai de cinq ans à partir de la date de publication du présent décret, tous les ralentisseurs devront être conformes aux règles fixées ci-dessus.
Toutefois, ce délai est ramené à un an pour les ralentisseurs soit dont la hauteur est supérieure à treize centimètres, soit dont la saillie d’attaque est supérieure à deux centimètres, soit dont le rapport de la hauteur sur la longueur du profil en long est supérieur à 1/30.”
En effet, les règles d’installation pour un ralentisseur sont nombreuses.
Concernant la mise en forme :
- Hauteur maximale de 10 cm
- Longueur maximale de 4 m
- Saisie d’attaque inférieure à 0,005 mm
- Installation perpendiculaire à la chaussée
- Écoulement des eaux possible
- Visibilité de jour comme de nuit
Concernant la situation d’installation :
- Ils doivent être associés à d’autres aménagements qui encouragent le ralentissement
- Ils doivent être espacés d’autres aménagements ou entre eux de 1,5 mètre au maximum
- Ils sont interdits à moins de 200 mètres d’une route limitée à 70 km/h ou d’une entrée d’agglomération
- Ils sont interdits sur les routes dont la circulation excède plus de 3 000 automobiles et 300 poids lourds par jour
- Ils sont interdits sur les routes qui ont un passage régulier de transports en commun ou qui desservent des services de secours
- Un dos d’âne ne doit jamais comporter de passage piéton
En conséquence, les ralentisseurs de type trapézoïdal ne peuvent être installés qu’en agglomération, sur des chemins forestiers et sur des aires de service.
Les coussins, moins contraignants en termes de conditions de circulation et d’aménagement, sont adaptés pour supporter des trafics importants et sont donc autorisés sur ce type de voie.
Que se passe-t-il lorsque les ralentisseurs ne sont pas conformes ?
Des ralentisseurs non conformes aux normes vus précédemment peuvent s’avérer être dangereux et dégrader les véhicules. Plusieurs associations se sont créées afin de mettre fin à ces aménagements illégaux. Quelques jugements ont donné raison aux automobilistes qui, en traversant un ralentisseur qui ne respectait pas la réglementation, ont abîmé leur véhicule.
Une plateforme a été mise en place par l’association 40 millions d’automobilistes, vous permet de signaler un ralentisseur qui ne respecte pas la réglementation.
Dans l’éventualité où vous avez emprunté l’un d’eux et endommagé de ce fait votre véhicule, vous pouvez porter plainte contre la Mairie concernée.