Le Référentiel pour l’Éducation à une Mobilité Citoyenne (REMC)

Publié le 07 septembre 2022
 • Mis à jour le 13 décembre 2023
 • digiSchool

Pour réduire le taux de mortalité dû aux accidents de la route, le pouvoir public ne cesse de redoubler d’efforts en mettant en œuvre tout un ensemble de systèmes qui puisse assurer la sécurité routière des usagers. C’est dans cette optique que le REMC a été mis en place pour s’assurer que les futurs détenteurs du permis B soient des conducteurs conscients de leurs responsabilités une fois assis derrière le volant.

remc

SOMMAIRE

Le REMC : c’est quoi ?

Le Référentiel pour l’Éducation à la Mobilité Citoyenne (REMC) qui a pris le relais du PNF (Programme National de Formation à la conduite) depuis juillet 2014 constitue un outil pédagogique essentiel mis à la disposition des enseignants à la conduite afin de les aider à devenir des pédagogues compétents qui vont former des citoyens-conducteurs responsables.

Concrètement, il s’agit d’un programme éducatif qui énonce les étapes d’enseignement à suivre pour toute formation à la conduite prodiguée par les auto-écoles. En notant toutefois que le formateur peut adapter ce modèle en apportant une amélioration au niveau de son approche pédagogique en tenant compte de la capacité d’assimilation et surtout de l’environnement quotidien du candidat au permis de conduire.

Pour l’apprenti conducteur, ce référentiel présent dans le livret d’apprentissage sert de référence tout au long de son apprentissage lui permettant d’assurer sa réussite à l’examen de conduite, mais représente surtout une sorte de balise à respecter et à appliquer même après l’obtention de son permis B.

L’objectif du REMC

Le REMC a été élaboré suite à une prise de conscience sur la nécessité de sensibiliser les conducteurs sur les risques liés à la conduite. En effet, il ne suffit plus désormais d’apprendre aux futurs possesseurs de permis de conduire à manier parfaitement le volant, mais de les éduquer à agir de manière responsable et citoyenne une fois sur la route.

Pour atteindre cet objectif, le REMC dénombre ainsi quatre compétences qui seront évaluées au cours de l’examen au permis de conduire :

  • Maîtriser le maniement du véhicule dans un trafic faible ou nul.
  • Appréhender la route et circuler dans des conditions normales.
  • Circuler dans des conditions difficiles et partager la route avec les autres usagers.
  • Pratiquer une conduite autonome, sûre et économique.

À noter que la mise en place de ces compétences à acquérir tout au long de la formation s’est basée sur une analyse de « l’évolution des connaissances, des comportements et du contexte sociétal dans le domaine de l’insécurité routière » (arrêté du 13 mai 2013 relatif au RMC). Plusieurs enjeux éducatifs émanent ainsi du REMC notamment :

  • L’accidentalité des usagers âgés de 14 à 25 ans.
  • L’accidentalité liée aux deux-roues motorisés.
  • La sécurité des usagers vulnérables.
  • La lutte contre l’absorption de substances psychoactives ou psychotropes associées à la mobilité.
  • La baisse globale des vitesses moyennes répertoriées.
  • La mobilité durable et citoyenne.
  • Le risque routier professionnel.
  • Le vieillissement de la population.

La matrice GDE au service du REMC

Pour atteindre l’objectif de sécurité routière dont le pouvoir public s’est fixé, le REMC s’est inspiré de ladite matrice GDE (Goals for Driver Education). Cette nouvelle approche pédagogique intégrée dans l’apprentissage de la conduite s’échelonne sur 5 niveaux qui sont à prendre en considération si l’on veut réussir à maîtriser les compétences nécessaires évoquées dans le REMC.

Il faut savoir que cette matrice GDE est issue d’une collaboration entre différents pays européens qui ont pour ambition de réduire significativement les risques d’accident et le nombre de morts sur les routes européennes.

Ainsi, le REMC se présente comme un outil permettant de guider les conducteurs de demain à développer un certain nombre de compétences utiles à sa sécurité sur la route et celle des autres usagers. C’est dans ce cadre précis que l’arrêté du 13 mai 2013 évoque la notion de compétences globales et de sous-compétences associées à maîtriser par le conducteur.

Que signifie « compétence » en matière de conduite ?

En matière d’apprentissage de la conduite, la notion de compétence fait référence à un ensemble de savoirs, de savoir-être et de savoir-devenir qui sont mobilisés pour faire face à une situation et un contexte donnés (Le Boterf, instigateur de l’approche par compétence).

référentiel éducation mobilité citoyenne
Instructor giving a five to a woman driver sitting in the car while learning to drive on the training ground

La compétence est considérée comme acquise et réelle une fois que l’automobiliste est capable de mettre en œuvre en simultanée lesdits savoirs, ce qui rejoint les 5 niveaux et les 3 dimensions de la matrice GDE.

Dans ce cadre, le conducteur maîtrise la compétence de base qui est le maniement du véhicule. Sa capacité à contrôler son véhicule lui permet alors de conduire de manière autonome et sécurisée (savoir-faire).

En tant qu’usager responsable, il effectue une bonne préparation de ses déplacements permettant ainsi de parer à toutes les situations de circulation (savoir-agir). Il s’agit tout précisément de sa faculté à agir, à réagir et à prendre les mesures adaptées face à une panne ou encore un accident de la route.

Outre cela, grâce à la connaissance, la compréhension et la mise en application de la réglementation relative à la conduite, l’automobiliste est en mesure d’assumer ses responsabilités citoyennes, juridiques et sociales.

Comment mettre en pratique le REMC dans l’enseignement à la conduite ?

Afin de développer les compétences requises énoncées dans ce programme éducatif, les formateurs dans les établissements d’apprentissage de conduite doivent adapter leurs méthodes et organisations pédagogiques en fonction de chaque candidat au permis de conduire.

Ainsi en se référant toujours à la matrice GDE, il sera, entre autres, question de prendre en considération l’objectif de la conduite, le projet et la condition de vie, les pressions sociétales ou encore la condition de vie de l’élève à la conduite.

Grâce à cette approche, il sera alors plus facile pour le formateur d’aider le futur détenteur du permis de conduire à devenir un conducteur responsable et fiable, autrement dit un automobiliste qui présente une parfaite contrôle de son comportement, de ses impulsions et émotions, qui assure une pleine maîtrise de son véhicule, ainsi que de l’environnement routier quelles que soient les situations présentes sur la route.