Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA) sont importants à connaître, car il est fréquent d’avoir plusieurs élèves en classe pouvant en présenter.
Il convient d’en tenir compte dans votre enseignement pour « adapter » et « différencier ».
I. De quoi parle-t-on ?
Les TSLA sont liés au développement cognitif de l’enfant et à l’atteinte d’une fonction cognitive. Il ne s’agit pas de difficultés passagères. Ces troubles induisent des difficultés durables pour lire, écrire, compter, orthographier, s’exprimer et se concentrer. On parle communément des troubles en « dys » (dyslexie, dyspraxie, dysorthographie) et le TDAH (trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité).
Dans 40 % des cas, les élèves présentent simultanément plusieurs troubles. On parle alors de troubles associés. Même si certains troubles touchent essentiellement le langage, ils ont un impact dans toutes les disciplines.
II. Les différents TSLA
Le trouble spécifique des apprentissages avec déficit en lecture (dyslexie)
Il existe trois types de dyslexie (phonologique, de surface, mixte).
Difficulté à associer les graphèmes et les phonèmes, déchiffrage lent et laborieux.
Difficulté à accéder au sens et à l’orthographe d’usage.
Le trouble spécifique des apprentissages avec déficit de l’expression écrite (dysorthographie)
Difficulté à mémoriser l’orthographe des mots.
Difficulté à transcrire des mots qui se prononcent de la même manière.
Difficulté à assimiler et acquérir les règles orthographiques.
Le trouble spécifique des apprentissages avec déficit du calcul (dyscalculie)
Mauvaise perception des quantités, des difficultés de mémorisation des faits numériques.
Le trouble du langage oral (dysphasie)
Difficultés de prononciation, de vocabulaire et de syntaxe. Il peut aussi entraîner des troubles de la compréhension.
Le trouble développemental de la coordination (dyspraxie)
Difficulté à automatiser certains gestes (notamment le geste d’écriture). Cela mobilise énormément d’attention et d’énergie. L’élève a du mal à porter son attention sur autre chose (orthographe, sens...).
Le trouble de l’écriture (dysgraphie)
Difficulté à organiser et coordonner l’écriture.
Le trouble de déficits de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH ou TDA)
Difficulté à soutenir son attention et à se concentrer (parfois accompagné d’hyperactivité).
Le dépistage des TSLA relève de la compétence des médecins, et non des enseignants. Il est important de ne pas coller des étiquettes aux élèves et d’éviter de poser des diagnostics prématurés aux parents.
III. Quelques adaptations possibles
– laisser du temps, être patient, permettre à l’élève de s’exprimer (lenteur, expression) ;
– raccourcir le temps d’activité (difficultés d’attention) ;
– diminuer ou limiter la quantité d’écrit ;
– proposer des supports visuels (écrit, compréhension) ;
– agrandir les supports écrits, retaper les textes ;
– guider le regard (couleurs par ligne ou par syllabe, cache de lecture) ;
– adapter les polices d’écriture et les interlignes ;
– proposer des amorces ou ébauches de formulation (langage oral) ;
– parler lentement ;
– lire les consignes, les textes ;
– sélectionner l’essentiel, attirer l’attention de l’élève ;
– demander aux élèves ce qui les aiderait ;
– apporter des repères d’organisation ;
– adapter l’évaluation.
Quand ils ont un PPS (projet personnalisé de scolarisation), ces élèves peuvent bénéficier de la présence d’un AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap). Les AESH sont chargés de l’aide humaine. En tant qu’enseignant, vous restez responsable de l’enseignement et de la pédagogie mais vous devez guider l’AESH pour adapter l’accompagnement selon les activités et les besoins de l’élève.
À RETENIR
• Les TSLA sont des troubles cognitifs durables.
• On peut contourner ou compenser les difficultés liées aux troubles.
• Il y a souvent plusieurs troubles associés.
• Les troubles entraînent des répercussions dans toutes les disciplines scolaires.
Écouter le podcast sur les « dys » : hatier-clic.fr/24crpeficheoral56