Légende de la leçon
Vert : définitions
I. Un terme polysémique
Le terme de nature vient du mot latin natura qui désigne « le cours des choses ». La nature désigne donc dans un premier sens l’ensemble du monde physique, soumis aux lois naturelles.
Dans un deuxième sens, est naturel ce qui s’oppose à ce qui est artificiel.
Enfin, dans un troisième sens, la nature semble s’opposer à la culture, ce qui ouvre un questionnement sur l’inné et l’acquis.
II. Les lois naturelles
La nature, comme monde physique, semble soumise au principe de causalité. Ainsi, Aristote (384 av. J.-C. – 322 av. J.-C.), dans la Physique, explique qu’il y a une régularité dans la nature et très peu de hasard, la nature ne faisant rien en vain ni de superflu. Il s’agit donc de classer les causes par lesquels les évènements se produisent.
La physique moderne a eu tendance à substituer au concept de causes celui de lois de la nature : ainsi, pour Auguste Comte (1798-1857), la révolution fondamentale de la science moderne consiste à avoir renoncé à déterminer les causes de ce qui arrive (la question du « pourquoi ») pour remplacer cette exigence par la recherche de lois qui, elles, se déduisent d’un constat statistique : on constate qu’il y a une constance des relations entre deux phénomènes observés (il s’agit donc bien plus de la question du « comment »).
Mais pour David Hume (1711-1776), la détermination de lois continue trop souvent en sciences de ressembler au principe de causalité : mon esprit pense pouvoir prédire les phénomènes naturels, mais c’est une illusion. Ainsi, il explique, dans le Traité de la nature humaine, que c’est mon esprit qui « invente » la causalité : je ne fais qu’observer une union constante entre les objets (je constate que chaque matin jusqu’ici le soleil s’est levé) et mon esprit en conclut un rapport de cause à effet et donc croit percevoir la nécessité (le soleil doit se lever tous les matins).